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Arts et People

Son accouchement ne se déroule pas comme prévu, on l'abandonne dans des draps pleins de sang

Délaissée par une équipe médicale débordée, Meg a été transférée en urgence dans la salle d'accouchement pour être déclenchée. Finalement, son fils Jude s'est présenté en position occipito-postérieure, nécessitant une extraction aux forceps. À peine né, le nouveau-né a été emmené loin d'elle pour être placé en incubateur, de crainte qu'il n'ait subi des lésions cérébrales, explique The Mirror. Au lieu d'explications de la part des médecins, Meg a raconté qu'on lui a tendu brutalement une brochure. En état de choc et craignant pour l'avenir de son bébé, la jeune femme de 39 ans s'est mise à trembler violemment en voyant les draps ensanglantés de son lit d'hôpital. Son cas est loin d'être unique, malheureusement Meg n'est qu'une des 30 000 femmes britanniques qui vivent un accouchement traumatique chaque année, un problème désormais mis en lumière par un rapport accablant publié en 2024, The Birth Trauma Inquiry. Une femme sur vingt de ces femmes développera un syndrome de stress post-traumatique (SSPT), comme ç'a été le cas pour Meg. Elle comprend maintenant que ses tremblements incontrôlables, alors qu'elle se trouvait à l'hôpital pendant une canicule d'août 2016, étaient la réaction physique de son corps au traumatisme. Elle affirme qu'aucun médecin ne l'a examinée pour cela et ne lui a apporté de soutien. "C'est quelque chose qu'on ne peut pas assimiler sur le moment, surtout quand on vous enlève votre bébé", a déclaré Meg, à qui on n'a pas permis de toucher son bébé pendant 72 heures. "J'étais juste en état de choc. Je me souviens si clairement qu'après son départ de la chambre, il y avait du sang partout et personne ne m'a dit ce qui s'était passé. Mon mari a tout vu et je me souviens qu'on m'a emmenée aux toilettes et que j'ai regardé en arrière la chambre couverte de sang. Et mon mari, je n'oublierai jamais son visage, il était blanc comme un linge, pensant peut-être qu'il allait nous perdre tous les deux". "J'ai juste l'impression d'avoir échoué en tant que parent." Depuis son accouchement, Meg a encore des flashbacks horribles de l'évènement. De retour chez eux avec leur bébé en bonne santé une semaine plus tard, suite à une IRM claire, elle a continué à faire des cauchemars pendant des mois à propos de ce qui s'était passé. Elle ressassait chaque instant, se demandant ce qu'elle aurait pu faire différemment, se culpabilisant. Et près de huit ans plus tard, Meg, qui a suivi une thérapie TCC (thérapie cognitive et comportementale), dit que le traumatisme ne l'a pas quittée. "J'ai réalisé depuis que leur priorité [aux médecins] est uniquement centrée sur le bébé et s'assurer qu'il va bien", a-t-elle poursuivi. "Et puis vous rentrez seule chez vous, après avoir vécu cette expérience... J'ai juste l'impression d'avoir échoué en tant que parent." Meg avait des pensées intrusives si graves qu'elle ne pouvait pas sortir son fils. À cela s'ajoutait le fait qu'elle souffrait d'un diastasis recti, un écartement des muscles abdominaux, dont personne ne l'avait informée, et on ne lui avait pas non plus donné de conseils pour favoriser son rétablissement physique. Son accouchement a été si traumatisant que lorsqu'elle s'est rendue en Afrique du Sud avec son fils à l'âge de quatre mois, elle restait éveillée la nuit en énumérant tout ce qui pouvait mal se passer. "Je voulais prouver à moi-même que j’étais capable et que je pouvais être une bonne mère" Malgré ces épreuves, Meg et son mari David ont accueilli deux autres enfants, Georgia en 2018 et Peggy en 2022, des accouchements sans complication cette fois. Toutefois, les souvenirs de son premier accouchement continuent de la hanter. "Je voulais me prouver à moi-même que j’étais capable et que je pouvais être une bonne mère", admet-elle. Meg a fondé son entreprise, Postpartum Plan, pour offrir un soutien émotionnel et physique aux parents, une aide qui lui avait cruellement manqué. Elle milite pour que le système de santé prenne mieux en compte les besoins des mères, pas seulement des bébés. "Si les parents allaient bien, cela aurait un impact énorme sur nos enfants", souligne-t-elle.

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