Smartphones reconditionnés : les entreprises 100% françaises veulent se démarquer des "opportunistes"
Les ventes s'envolent pour les smartphones reconditionnés : +20% par an. Alors, les offres se multiplient. Si Back Market est devenue une référence, des entreprises 100% françaises arrivent sur le marché, comme l'entreprise Largo, côtée en bourse, la première du genre.
Le smartphone reconditionné a le vent en poupe, avec une augmentation des ventes de 20% par an. Si Back Market est devenue une référence, des reconditionneurs 100% français arrivent sur le marché, comme l'entreprise Largo, à Sainte-Luce-sur-Loire près de Nantes, qui est côtée en bourse. Et on y fait tout sous le même toit : une simple porte sépare le service client de l'atelier de reconditionnement. L'expérience client, c'est l'obsession de Fanny Hersenne, en charge du service après vente : "L'objectif est de pouvoir rassurer le client. A chaque étape, il va recevoir un mail où il est informé de ce qui a été réparé sur le téléphone."
"Surtout en 72h, on réceptionne le téléphone, on va le réparer et le renvoyer, ajoute Fanny Hersenne, parce qu'on sait que le téléphone est indispensable aujourd'hui." La réputation de la filière du reconditionné se construit actuellement, selon Christophe Brunot, l'un des fondateurs de Largo en 2016.
"Toute la difficulté de notre métier, explique-t-il, c'est qu'aujourd'hui, pas mal d'opportunistes sont arrivés sur le marché. Ce qu'on défend auprès des pouvoirs publics, c'est d'arrêter de plébisciter des produits importés de Chine, car on ne sait même pas quelle pièce ils mettent dedans. En passant par une industrie française, on va pouvoir prouver par A+B ce qu'on a changé sur les produits et la provenance."
123 points de contrôle avant une vente
Pour fidéliser le client et doubler ses ventes, le reconditionneur a investi dans des robots : ils sont impartiaux donc zéro subjectivité pour évaluer, par exemple, une rayure sur l'écran et pour fixer le prix du téléphone. De plus, l'entreprise a mis en place des procédures strictes avant une vente : chaque appareil passe par 123 points de contrôle. Ilan teste les micros, derrière lui Michael répare si besoin : "Quand ça ne marche pas, parfois il faut une heure ou deux. Ça dépend des modèles. C'est de la patience".
Le banc de test et de réparation chez Largo. (SOPHIE AUVIGNE / RADIO FRANCE)
En moyenne, Brice change une batterie sur deux, ce qui a généré 800 kilos de déchets l'an dernier, qui sont eux-mêmes retraités. C'est aussi l'intérêt d'une filière mieux encadrée. Mais pour le 100% français, on n'y est pas encore, c'est l'approvisionnement qui coince : 80% des téléphones viennent d'Amérique.
Et pendant ce temps, les Français laissent dormir 100 millions de téléphones dans leurs tiroirs.