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"Situation extrêmement grave" aux Antilles, confrontées à une explosion des cas de Covid-19

Un soignant prend en charge un patient atteint du Covid-19, dans le service de réanimation de l'hôpital Les Abymes à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 6 août 2021. Alors que la Guadeloupe et la Martinique font face à une inquiétante résurgence de l'épidémie de Covid-19, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a déploré une "situation est extrêmement grave" dans ces territoires déjà soumis à des confinements. "Il tombe sous le sens que nous allons devoir durcir les mesures de freinage tant il y a urgence", a ajouté le ministre qui se rend à partir de mardi aux Antilles.  Des taux d'incidence "jamais connus" en France depuis le début de l'épidémie de Covid-19, un confinement strict en Martinique et probable en Guadeloupe : la crise sanitaire est "extrêmement grave" aux Antilles où le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu débute, mardi 10 août, une "visite de crise". "La situation est extrêmement grave", a affirmé à l'AFP le ministre qui a quitté Paris en milieu d'après-midi pour la Guadeloupe. Il se rendra jeudi en Martinique où il sera rejoint par le ministre de la Santé Olivier Véran.   "Ce sont des taux d'incidence que l'on n'a jamais connus dans tous les territoires de la République confondus", a-t-il ajouté, envisageant un probable renforcement du confinement en Guadeloupe comme celui annoncé en Martinique lundi.  "Il tombe sous le sens que nous allons devoir durcir les mesures de freinage tant il y a urgence", a-t-il expliqué. La décision devrait être prise mercredi, après avoir consulté les élus locaux et assisté par visioconférence à un Conseil de défense sanitaire présidé par Emmanuel Macron.  En Martinique, soumise à un confinement partiel depuis le 30 juillet, les autorités ont annoncé des mesures strictes, et invité les touristes à quitter l'île. Sont fermés les commerces (sauf les commerces alimentaires et les pharmacies), les locations saisonnières et les hôtels (sauf pour l'accueil de professionnels et résidents), les lieux de culture et de loisir dont les plages. Les déplacements sont restreints à un kilomètre maximum autour du domicile, contre 10 kilomètres jusque-là. Les touristes invités à quitter la Martinique  Concernant les touristes incités à quitter la Martinique, Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du voyages (EDV), a expliqué à l'AFP les conditions du retour : les personnes en visite dans leur famille ou ayant organisé elles-mêmes leur voyage doivent se rapprocher des prestataires de services (compagnie aérienne, loueur de voiture...) Pour ceux qui sont passés par un professionnel, "nous les rapatrions sans qu'ils aient de supplément de prix à payer", a-t-il précisé.  Dans ce territoire peu vacciné (22 % de la population a reçu une première dose), où le variant Delta représente 40 % des contaminations, le taux d'incidence s'est envolé à 1 162 cas pour 100 000 habitants, selon l'Agence régionale de Santé. >> À voir aussi : Confinement aux Antilles : un coup dur pour le tourisme La Martinique est passée de 410 cas le 6 juillet à 4 171 la première semaine d'août, et 35 décès. En quatre semaines, 350 personnes ont été hospitalisées. "Il faut comprendre que nous accueillons au moins 15 patients chaque jour : c'est l'équivalent d'une unité d'hospitalisation de médecine", rappelle Jérôme Viguier, le directeur général de l'ARS. En Guadeloupe voisine, déjà soumise à un nouveau confinement mais pour l'heure moins strict que celui de la Martinique, les chiffres explosent aussi : du 2 au 8 août, le taux d'incidence atteignait 1 769 pour 100 000 habitants, contre 876 la semaine précédente. Sur cette même période, 14 personnes sont décédées, et le variant Delta représente 88 % des contaminations. Là-aussi, la couverture vaccinale est beaucoup plus faible qu'en métropole et moins de 20 % de la population y a reçu les deux injections. Gérard Cotellon, le directeur général du CHU de Pointe-à-Pitre, affirme à l'AFP devoir "pousser les murs" pour installer des nouveaux patients, dont l'immense majorité n'est pas vaccinée. La Guadeloupe et la Martinique dans l'attente de soignants venus de métropole Au total, 240 soignants répartis dans deux avions, un pour la Guadeloupe, un pour la Martinique, doivent s'envoler mardi en fin d'après-midi de Paris pour une mission d'appui de 15 jours. En outre, 60 pompiers se rendront aux Antilles. Face à l'afflux de patients, les deux îles ont procédé début août aux premières évacuations de patients vers des hôpitaux de l'Hexagone. Pour ne rien arranger, une tempête tropicale menace la Guadeloupe et la Martinique qui ont été placées en vigilance jaune mardi par Météo France. Ailleurs en Outre-mer, la situation sanitaire est aussi critique en Polynésie où le taux d'incidence dépasse désormais les 1 000 cas pour 100 000 habitants et où les autorités ont annoncé le rétablissement d'un couvre-feu de 21 h à 4 h du matin. À La Réunion, également soumise à un confinement partiel depuis le 31 juillet, le taux d'incidence était à plus de 350 au 3 août. Avec AFP

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