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Sports

Silence des joueurs iraniens durant l'hymne national: "Un geste puissant et courageux"

A la Une de la presse, ce mardi 22 septembre, une image qui fait le tour du monde, depuis hier: la photo des joueurs de l’équipe de football iranienne, qui ont refusé de chanter l’hymne national avant leur premier match de Coupe du monde, face à l’Angleterre. L'indignation provoquée par la décision de la FIFA, d'empêcher les joueurs participant au Mondial de porter un brassard en faveur des droits des homosexuels. Et une décision judiciaire inédite en France. Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook… A la Une de la presse, une image qui fait le tour du monde, depuis hier: la photo des joueurs de l’équipe de football iranienne, qui ont refusé de chanter l’hymne national avant leur premier match de Coupe du monde, face à l’Angleterre.  Le silence des 11 joueurs iraniens – qui ont voulu ainsi dénoncer la répression en cours dans leur pays trouve un écho retentissant dans la presse internationale. L’Orient Le Jour, le quotidien libanais, évoque «le défi des footballeurs iraniens au régime de Téhéran». D’après le journal, leur silence est le fruit d’une «décision collective», et leur vaut une «popularité» nouvelle, auprès des manifestants et des détracteurs du régime. Il a provoqué, en tout cas, beaucoup d’émotion chez les supporters iraniens présents dans les tribunes du stade Khalifa de Doha. Le visage de l’un d’entre eux, bouleversé, fait la Une de Libération. «L’arme du silence»: le quotidien français parle, lui, d’un «moment de mondovision tellement incroyable que l’on pouvait se demander si le son n’avait pas été coupé». Pour l’Iran, la rencontre d’hier face à l’Angleterre était «plus qu’un match», d’après The Guardian – qui a retenu, lui, la photo de supporters brandissant un drapeau iranien dans les tribunes, reprenant le slogan des manifestants anti-régime: «Femme, vie, liberté». Le quotidien britannique salue «le geste puissant et courageux» des joueurs iraniens, présenté comme «une petite merveille, dans une Coupe du monde du malheur». «Cette équipe de football n’est pas une extension des dirigeants iraniens, mais tout le contraire: un groupe qui agit comme un amplificateur pour la liberté et la modernité. Et ce n’est pas un hasard si les Iraniennes sont bannies des terrains de foot depuis 1979: parce que c’est précisément cela que craint le régime, la spontanéité et le sens du collectif». Le régime, et avec lui la presse officielle, font mine, quant à eux, de ne rien voir, et de ne rien entendre. «Il est temps d’aller de l’avant», lance Iran Daily, qui n’évoque nulle part le silence des joueurs mais uniquement leur résultat sportif, leur défaite face aux Anglais, 6 à 2. Le journal, qui évoque aussi à la Une les frappes d’hier contre les groupes d'opposition kurdes iraniens basés au Kurdistan d'Irak - des groupes qualifiés de «terroristes» par Téhéran.  Beaucoup de réactions, également, à la décision de la Fifa, la Fédération internationale de foot de sanctionner les joueurs arborant un brassard arc-en-ciel, en signe de soutien aux droits des homosexuels. «Pride and prejudice», «Orgueil et préjugés», titre The Daily Mirror, en reprenant le roman éponyme de Jane Austen. L’orgueil, la fierté, après la victoire de l’équipe d’Angleterre, mais le regret de voir la Fifa se plier aux «préjugés» du Qatar, où l’homosexualité est passible de 7 ans de prison. Le tabloïd critique la décision «honteuse» du patron de la Fifa, Gianni Infantino, d’empêcher les joueurs d’exprimer leur soutien. «Le brassard de la discorde»: en Belgique, Le Soir regrette que les 7 équipes européennes, dont la Belgique, aient renoncé à ce geste symbolique et dénonce une «Coupe du monde de tous les cynismes». Indignation, aussi des dessinateurs de presse. Morten Morland, pour The Times, montre le troisième lion anglais ôtant piteusement son brassard «One love», allusion à l’engagement du capitaine de l’équipe anglaise, Harry Kane, de porter ce brassard, avant de revenir sur sa décision. Beaucoup d’allusions, aussi, à l’anaphore de Gianni Infantino, qui avait déclaré, la veille de ce Mondial: «Aujourd’hui, je me sens gay, aujourd’hui je me sens handicapé, aujourd’hui je me sens travailleur immigré» - engagement auquel il a renoncé sous la pression des sponsors, d’après le dessinateur Mister T. Le patron de la Fifa, qu’on retrouve arrachant un morceau de l’arc-en-ciel LGBT dans un dessin signé Nerosunero, publié par le site Cartoon Movement. Pas de polémiques, pour le moment en tout cas, chez les Bleus, qui affronteront ce soir l’Australie. Privés de Benzema, Pogba, et Kanté, les Champions du monde en titre sont soumis à une pression maximale. «On compte sur vous!»: Le Parisien/Aujourd’hui en France, rappelle que depuis 1962, le Brésil est le seul champion du monde à avoir réussi à conserver son titre. Tout comme feu le groupe Telephone, le journal L’Equipe, lui, rêve «d’un autre monde», d’une nouvelle Coupe du monde.  Un mot, enfin, de cette décision inédite, en France, où le tribunal judiciaire de Paris a interdit, vendredi, au site d’info Mediapart, de publier de nouvelles révélations sur les pratiques politiques du maire de Saint-Etienne, mis en cause dans une affaire de chantage présumé à la sextape. Cette décision judiciaire est présentée par Mediapart comme un acte de «censure préalable, sans débat contradictoire», comme «une attaque sans précédent contre la liberté de la presse». L’association Reporters sans frontières alerte, quant à elle, sur «un contournement dangereux et flagrant de la loi du 29 juillet 1881 qui protège la liberté de la presse» et le Syndicat national des journalistes appelle de son côté «toutes les organisations de défense des libertés publiques» à soutenir le site d’investigation.  Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.

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