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Sports

Rugby : mise à pied du directeur général de la Coupe du monde 2023, organisée en France

Le Mondial de rugby, programmé en France à l'automne 2023, se déroulera-t-il avec ou sans son directeur général, Claude Atcher ? Dans la tourmente depuis plusieurs mois à la suite d'une enquête du quotidien L'Équipe sur ses pratiques managériales, il a été suspendu lundi de ses fonctions à titre conservatoire. La Coupe du monde 2023 de rugby tangue : son directeur général, Claude Atcher, a été mis à pied, lundi 29 août, à un peu plus d'un an du coup d'envoi de la compétition (8 septembre-28 octobre 2023). La décision a été adoptée par le ministère des Sports, "à titre conservatoire" et "avec effet immédiat", qui explique,dans un communiqué, avoir réagi à un rapport du comité d'éthique du Groupement d'intérêt public (GIP) Rugby 2023 faisant état "de pratiques managériales alarmantes". Fin juin, une enquête de l'inspection du Travail avait été lancée après un article du quotidien sportif L'Équipe détaillant un "malaise social profond" au sein du GIP France-2023 dirigé par Claude Atcher depuis mai 2018. Le quotidien avait recueilli une quinzaine de témoignages de collaborateurs qui dénonçaient "un management par la terreur" et un climat social très dégradé au sein de cette structure regroupant environ 70 personnes.   En cause, selon le rapport remis à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, des "pratiques managériales alarmantes altérant le fonctionnement de la structure" et de "l'état de souffrance d'un certain nombre de collaborateurs". Le ministère des Sports a donc décidé de mettre Claude Atcher à pied "à titre conservatoire avec effet immédiat, pendant le temps nécessaire à la clôture de l'enquête menée actuellement par l'inspection du travail". Il sera remplacé dans ses fonctions provisoirement par le directeur général adjoint du GIP, Julien Collette. La "profonde préoccupation" de World Rugby Cette décision a été prise de concert avec la Fédération française de rugby (FFR) et le Comité olympique français (CNOSF), les deux autres actionnaires du comité d'organisation du Mondial-2023. La Fédération "s'associe pleinement au plan d'actions décidé ce jour en concertation avec le ministère des Sports et le Président du GIP France-2023, Jacques Rivoal". "Les valeurs profondes du rugby appellent à une parfaite vigilance quant à leur respect. La Fédération a fondé son action sur la protection de toutes ses populations, les salariés font évidemment partie de ses priorités", a expliqué la FFR à l'AFP. "La décision est prise à titre conservatoire dans l'attente de la réception des conclusions de l'inspection du Travail qui seront prescriptives des suites à donner, chacun ayant l'opportunité de défendre ses droits. La FFR convoquera un Conseil d'administration extraordinaire du GIP pour entériner cette décision dans la semaine", a poursuivi l'instance. De son côté, World Rugby, l'instance dirigeante du rugby mondial, a indiqué l'AFP qu'elle "approuvait entièrement les conclusions et le plan d'action communiqués par le ministère français des Sports aujourd'hui sur le sujet du climat social au sein du comité d'organisation France-2023". "World Rugby est profondément préoccupé par les allégations présentées dans les médias français. Le bien-être de la famille du rugby est primordial et central aux valeurs d'unité, d'inclusion et de convivialité qui incarnent la Coupe du monde", a ajouté World Rugby, assurant de sa volonté de "continuer à apporter son soutien et son expertise au Comité d'organisation de France-2023 afin de livrer ensemble une Coupe du monde de rugby exceptionnelle en France". Claude Atcher poursuivi dans un autre dossier Le communiqué du ministère des Sports ajoute qu'une deuxième enquête a été ouverte : "Une mission conjointe de l'inspection générale des finances et de l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche a été déclenchée par l'État pour, d'une part, analyser l'existence d'éventuels manquements à la probité économique et financière ou de conflits d'intérêts et, d'autre part, appuyer le GIP dans l'organisation de certains de ses programmes stratégiques". Cette deuxième enquête fait également suite à des informations révélées par L'Équipe en juillet 2022 selon lesquelles le directeur du GIP aurait fait peser des frais indus de VTC à la structure. Dans une rare interview, Claude Atcher avait répondu dans les colonnes du Journal du Dimanche aux accusations portées contre lui, affirmant notamment qu'il n'y a jamais eu d'alertes en interne au sujet du malaise social.   L'ancien troisième ligne sera également jugé à partir du 7 septembre avec le président de la FFR Bernard Laporte et le patron du club de Montpellier Mohed Altrad dans le cadre des soupçons de favoritisme autour du sponsoring du XV de France. Il comparaîtra pour "recel d'abus de confiance", "abus de biens sociaux" et de "travail dissimulé par dissimulation d'activité". 

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