Roland-Garros : dans le huis clos nocturne, Federer se sort d'un long bras de fer
Le Suisse Roger Federer face à l'Allemand Dominik Koepfer, lors du tournoi Roland-Garros, le 5 juin 2021 à Paris.
Incertain de jouer son huitième de finale à Roland-Garros à cause de ses problèmes au genou, Roger Federer a remporté son match face à l'Allemand Dominik Koepfer, dimanche, à huit-clos. Une première pour le joueur. Moins nerveux qu'à l'accoutumée, il a vanté l'avantage de jouer dans le silence.
Pour son premier Grand Chelem depuis seize mois et dans le huis clos de la nuit parisienne, Roger Federer est sorti victorieux, dimanche 6 juin, d'un bras de fer de plus de trois heures et demie avec l'Allemand Dominik Koepfer (59e) pour se hisser en huitièmes de finale de Roland-Garros.
Il était quasiment 0 h 45, et c'était déjà dimanche, quand Federer a fini par s'imposer 7-6 (7/5), 6-7 (3/7), 7-6 (7/4), 7-5. Se dresse désormais devant lui l'Italien Matteo Berrettini (9e), mais le Suisse aux vingt trophées en Grand Chelem "ne sai(t) pas" s'il se présentera ou non de l'autre côté du filet lundi.
"Je dois décider si je continue à jouer ou non. N'est-ce pas trop risqué de continuer à tirer [sur son genou], n'est-ce pas le bon moment pour se reposer ?", s'est-il interrogé en conférence de presse.
De son duel si serré avec Koepfer, "c'était un match complètement à part. Ma première 'night session' à Roland-Garros, devant... personne", avait-il raconté un peu plus tôt. "Mais j'adore le tennis, j'aime jouer."
"Si ça avait été plein, je serais peut-être devenu plus nerveux à la fin. C'était peut-être le seul avantage du fait qu'il n'y ait eu personne ce soir : je suis resté mega calme", a-t-il confié.
Le silence du match à huit-clos
Lui qui n'avait encore jamais joué de match à huis clos, que la pandémie de Covid-19 a largement banalisé depuis presque un an, mais auquel il avait jusque-là échappé en raison de sa double opération du genou droit en 2020, se souviendra sans doute de sa première expérience.
"C'était un sacré match, avec beaucoup de rebondissements de tous les côtés", a souri Federer. "J'ai bien commencé, je me suis bien senti, j'aurais pu prendre le dessus plus franchement, mais il s'est bien battu, il m'a posé plein de difficultés. Ca fait plaisir d'avoir trouvé la solution", a-t-il ajouté.
L'ex-N.1 mondial, aujourd'hui 8e, a en effet entamé le match par le bon bout : même si, pendant longtemps, il n'est pas parvenu à transformer ses occasions, c'est lui qui a empoché la première manche au jeu décisif. Puis, enfin, après 1 h 11 min de jeu, réussi un break pour mener 2-0 dans la deuxième.
Mais dans la fraîcheur de la nuit parisienne et le silence pesant du huis clos, les choses se sont ensuite compliquées pour le Suisse.
Un débreak immédiat, et un nouvel échange de break plus tard, tout était à refaire pour Federer. Mais face à un pourcentage de réussite au service en chute libre, à une soudaine accumulation de fautes directes (20 rien que dans ce set), en particulier dans un nouveau tie-break, le vainqueur de Roland-Garros 2009 a vu Koepfer égaliser à une manche partout après quasiment deux heures de jeu.
"J'espère me sentir bien les prochains jours"
La situation a encore empiré quand l'Allemand a breaké d'entrée de troisième manche, sur une balle mal jugée par Federer. Mais mené 4-2 et alors manifestement en grande difficulté, tête basse et regard noir, le Suisse, de nouveau plus incisif et plus précis, a trouvé les ressources pour recoller et virer en tête au bout d'un jeu décisif de plus.
Avec un break rapide dans le quatrième set, dès 1-1, il semblait entrevoir enfin la victoire. C'était sans compter sur un ultime sursaut de Koepfer, qui venait pourtant d'écoper d'un point de pénalité pour avoir franchi le filet et craché sur la marque de sa balle faute.
Federer est toutefois parvenu à fournir un dernier effort pour s'emparer de nouveau du service de son adversaire, et conclure la partie dans la foulée à sa deuxième occasion.
Au final, le Suisse a gagné un point de plus que Koepfer (160 contre 159).
"J'espère me sentir bien les prochains jours et les prochaines semaines. Après un match comme ça, ce n'est jamais évident mais, en tout cas, ça me prouve qu'on est sur le bon chemin depuis ces derniers mois", a-t-il déclaré. "Et merci de ne pas vous être endormi", a lancé Federer avant de quitter le court Central. Et si c'était la dernière fois ?
Avec AFP