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Reconnaissance des tirailleurs sénégalais : "Les choses avancent doucement mais sûrement"

Le destin broyé des "tirailleurs sénégalais", ces hommes ayant combattu pour la France, sort de l’oubli. Alors qu'ils sont le sujet du film "Tirailleurs", avec Omar Sy, sorti mercredi, la trentaine de membres encore vivants de cet ancien corps d’artillerie colonial pourront enfin bénéficier du versement de leur minimum vieillesse en vivant dans leurs pays respectifs. Une avancée, après des décennies de lutte pour la reconnaissance. Ils ne sont plus qu'une trentaine. Les derniers "tirailleurs sénégalais", sujets d'un film sorti mercredi 4 janvier avec Omar Sy, pourront rentrer dans leur pays d'origine tout en touchant le minimum vieillesse. Car si la retraite peut être perçue partout dans le monde, le versement du minimum vieillesse est conditionné au fait de vivre en France la moitié de l'année. "Un certain nombre de personnes ont émis le souhait de repartir dans leur pays d'origine pour finir leurs jours auprès de leur famille. Nous avons cherché à savoir combien de personnes cela concernait", a indiqué le ministère des Solidarités et de la Santé à l'AFP. Les caisses d'allocations familiales et le secrétariat d'État aux Anciens Combattants ont recensé 22 cas de "tirailleurs sénégalais" touchant le minimum vieillesse, précise le ministère, confirmant une information de franceinfo. >> À voir, notre Focus : "Héros oubliés, les derniers tirailleurs sénégalais pourront toucher leur pension au pays" Le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe va signer prochainement un courrier les autorisant à conserver le minimum vieillesse tout en vivant hors de France, a-t-on précisé au ministère, qui évoque une "dérogation, une tolérance accordée dans des conditions exceptionnelles et définies". Cela ne veut pas dire que les personnes concernées repartiront dans leur pays d'origine, qui n'est pas nécessairement le Sénégal, note le ministère. Pour Aïssata Seck, présidente de l'Association pour la mémoire et l'histoire des tirailleurs sénégalais, il s'agit d'un "soulagement et d'une grande fierté pour eux qui vont pouvoir rentrer chez eux". Mais, poursuit-elle, leur "histoire reste encore trop peu connue, et peu visible dans l'espace public. Il reste encore beaucoup de choses à faire, mais les choses avancent. Doucement, lentement, mais sûrement." Quelque 700 000 soldats Créé sous le Second Empire et dissous au début des années 1960, le corps des "tirailleurs sénégalais" rassemblait des militaires nés dans les anciennes colonies françaises d'Afrique et enrôlés dans l'armée française. Le terme est venu à désigner l'ensemble des soldats d'Afrique subsaharienne qui se battaient sous le drapeau français, quels que soient leur nationalité ou leur pays d'origine. Ces "tirailleurs" ont participé à la Seconde Guerre mondiale et aux guerres de décolonisation, notamment en Indochine et en Algérie. Après les indépendances, ils sont tombés dans l'oubli. Ils luttent, depuis, pour obtenir la reconnaissance de l'État français de leurs faits d'armes, et toucher, notamment, leurs pensions militaires. "La dernière avancée [dans le dossier des "tirailleurs sénégalais"] remonte à 2016, rappelle Julien Sauvaget, journaliste à France 24. François Hollande avait octroyé la nationalité française à ces "Sénégalais" qui rassemblaient en fait des soldats venus de l’ensemble des colonies françaises (Mali, Maroc, Algérie, Sénégal, Côte d’Ivoire…). Il a fallu attendre tout ce temps pour leur permettre de toucher une petite retraite." Une avancée dans un dossier délicat pour la France, qui a honoré les "tirailleurs sénégalais" au cours d'une cérémonie d'hommage spécifique le 11 novembre dernier. Quelque 700 000 soldats africains ont ainsi combattu pour la puissance coloniale au cours des deux Guerres mondiales.  Avec AFP

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