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"Je fais comme vous : une pipe contre un service" : Gérald Darmanin piégé par des militants

Ce samedi 24 septembre en déplacement à Versailles, Gérald Darmanin a été piégé par les militants. Le Collectif Ibiza attendait le ministre de l'Intérieur de pied ferme. Le Collectif Ibiza a encore frappé ! Quelques mois après s'être fait connaître en parodiant Jean-Michel Blanquer, l'ancien ministre de l'Education nationale, ces militants ont piégé Gérald Darmanin. Ce samedi 24 septembre, le ministre de l'Intérieur était en déplacement à Versailles, pour assister à un café débat mais aussi pour soutenir le candidat de la majorité dans le cadre d'une élection partielle. Sur place, plusieurs membres du Collectif Ibiza l'attendaient de pied ferme pour le piéger. Un militant a d'abord pris la pose avec le ministre de l'Intérieur avant de déboutonner sa chemise et de dévoiler un tee-shirt blanc sur lequel était inscrite une phrase : "ça va bien se passer. Darmanin, l'impunité en marche". Ces mots sont ceux prononcés par Gérald Darmanin à Apolline de Malherbe il y a quelques mois. Lorsqu'il était invité sur le plateau de BFMTV le 8 février dernier, la journaliste demandait alors au ministre de l'Intérieur si le gouvernement ne s'était pas "réveillé un peu tard", avec l'annonce par Emmanuel Macron d'une loi sur la sécurité intérieure dans les derniers mois du quinquennat. Gérald Darmanin avait alors critiqué une "présentation très rapide et un peu populiste". "Non mais ne vous vexez pas, calmez-vous, Madame, ça va bien se passer", avait-il ensuite lancé à Apolline de Malherbe. Des propos jugés sexistes, misogynes et condescendants par de nombreux internautes mais également par plusieurs membres du gouvernement. Invité de LCI jeudi 10 février, Gérald Darmanin s'était justifié. "Moi je fais comme vous, une pipe contre un service" "Si j'ai offensé quelqu'un, je le regrette bien volontiers, avait d'abord reconnu le ministre de l'Intérieur. J'ai trouvé que le ton de votre consœur était extrêmement agressif. Quiconque regarde l'intégralité de ce moment de télévision le verra sans aucun doute. Qu'on gagne tous à être plus calme quand on a quelqu'un en face de soi qui manifestement n'a pas envie de commencer cette interview comme ça." Ce samedi 24 septembre à Versailles, alors qu'il déambulait dans les rues, de très nombreux militants du Collectif Ibiza scandaient son nom tout en portant ces tee-shirts. Quelques minutes plus tard, un homme est venu à sa rencontre. "Je voulais vraiment vous remercier pour votre action sur les violences faites aux femmes. Moi je fais comme vous, une pipe contre un service", lui a-t-il lancé. Gérald Darmanin lui a répondu que ses propos étaient "diffamants" : "En plus c'est enregistré. Je vous attaquerai en justice Monsieur". En février 2018, une femme avait porté plainte à Paris contre le ministre pour abus de faiblesse, entraînant l'ouverture d'une enquête préliminaire. Dans les colonnes de Mediapart, elle affirmait s'être "sentie obligée" d'avoir des relations sexuelles avec lui pour obtenir un logement et un emploi à Tourcoing : "Gérald Darmanin a abusé de moi mais il ne m'a pas forcée à avoir des relations sexuelles avec lui. (...) Je me sentais obligée de le faire pour avoir un logement et un travail". Selon le témoignage publié par Mediapart, elle avait sollicité pour la première fois en septembre 2015 celui qui était alors maire de Tourcoing, pour changer de logement. Gérald Darmanin : la plainte de cette femme classée "Il m'a (...) dit que mon dossier logement, il allait s'en occuper. Il m'a pris la main et il l'a posée sur son sexe. J'avais compris ce qu'il voulait. J'ai déboutonné son pantalon et je lui ai fait une fellation", avait-elle raconté à Mediapart. Sa plainte avait été classée sans suite en mai 2018 par le parquet. Quelques mois plus tard, l'association Pourvoir féministe avait demandé à la justice de réexaminer les faits, constitutifs selon elle d'un "trafic d'influence " Selon le parquet de Paris, le courrier de l'association portait sur les mêmes éléments déjà examinés par l'enquête de 2018 et n'apportait pas d'éléments nouveaux de nature à remettre en cause la décision initiale. Il a donc confirmé, en 2020, le classement sans suite de cette plainte.

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