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Qui sont les candidats pour devenir bénévole aux Jeux de Paris-2024 ?

Jeux olympiques La campagne de recrutement de bénévoles pour les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris a été couronnée de succès. Plus de 300 000 personnes ont rempli le dossier de candidature pour prêter main forte, selon le comité d’organisation. Qui sont ces aspirants bénévoles ? France 24 dresse le portrait de cinq d’entre eux. "Derrière chaque grand champion, derrière chaque grande championne, il y a un volontaire", souligne Tony Estanguet sur le portail dévolu aux bénévoles. "Grâce à leur enthousiasme, leur énergie et leur singularité, ils joueront un rôle clé dans la réussite des Jeux de Paris-2024 et permettront de rendre cet événement inoubliable", poursuit le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Il n’en fallait pas tant pour aiguiser l’intérêt des aspirants volontaires : plus de 300 000 personnes ont déposé leur candidature. À partir de septembre, le comité doit annoncer aux 45 000 élus que leur profil a été retenu pour aider à l’organisation des Jeux. Leurs missions sont aussi nombreuses que diverses : accueillir et orienter les spectateurs, conduire les délégations sportives sur le lieu de compétition, apporter une assistance médicale... Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?  Qu’attendent-ils de ces JO à Paris ? Portraits de quelques-uns d’entre eux.  C’est une telle expérience de vie que je n’ai pas hésité un instant Afin de mettre toutes les chances de son côté, Antoine n’a pas attendu une minute pour postuler au bénévolat des Jeux olympiques de Paris. Aux premières heures de l’ouverture du portail des candidatures, le jeune homme de 29 ans a, " naturellement", soumis son dossier pour être volontaire. Même méthode pour obtenir les billets pour les épreuves d'athlétisme auxquelles il tenait tant. "Pouvoir assister d’une manière ou d’une autre à des Jeux olympiques si près de chez moi, ça ne peut se présenter qu’une seule fois dans une vie. C’est une telle expérience de vie que je n’ai pas hésité un instant, j’ai sauté sur l’occasion", s’enthousiasme ce passionné de sport. Course à pied, trail, tennis et football – qu’il a pratiqué en semi-professionnel –, Antoine ne manque aucun rendez-vous sportif. "Si je peux mettre à profit mon expérience professionnelle au service de ma passion du sport, ce serait parfait". Quand il n’est pas sur les terrains de sport, Antoine est infirmier anesthésiste au Luxembourg. "J’aimerais beaucoup pouvoir être volontaire au service des sportifs, je pourrais leur apporter mes compétences médicales tout en baignant dans l’univers du sport que j’aime tant. "Les polémiques autour de l’absence de rémunération des volontaires, l’infirmier les balaye d’un revers de manche. "Je comprends les différents points de vue, mais j’ai toujours été bénévole dans le sport et je trouve ça naturel de m’y impliquer parce qu’il s’agit avant tout d’une passion. Pour ce qui est d’être payé, j’ai mon travail pour ça". Le bénévolat est d’ailleurs pour lui une affaire de famille. Originaire du Grand-Est de la France, il œuvre comme bénévole au sein du Trail des Tranchées pour aider son père, président de cette course qui traverse les sites historiques autour de Verdun. Il n’est donc pas surprenant que le père et la compagne d’Antoine aient eux aussi postulé comme volontaires. "Ce serait bien que l’on soit sélectionnés tous les trois ". Et dans le cas où la candidature d’Antoine n’est pas retenue ? "Ce n’est pas grave, lâche le jeune homme, fair-play, j’ai postulé et je n’aurai pas de regret. Je suppose que si ma candidature n’a pas été retenue, c’est qu’il y avait de meilleurs profils que le mien, c’est le jeu !" J'espère retrouver dans ces JO les valeurs comme le partage et la bienveillance Depuis qu’elle a commencé l’escalade à l’âge de 8 ans, Jade rêve de remporter une médaille aux Jeux olympiques. À l’époque, la discipline n’était pas encore inscrite aux JO ; ce sport n’est devenu olympique qu’en 2021 à Tokyo. Aujourd’hui, à 20 ans, ses rêves de médailles olympiques se sont estompés, mais l’envie de participer aux Jeux reste intacte. Devenir bénévole de l’organisation de Paris-2024 pendant quelques jours serait une manière de caresser du doigt cet ancien rêve. "J’aimerais tellement être prise pour être au cœur des Jeux olympiques, plongée plusieurs semaines dans cette ambiance unique de sports et de fête ! Et peut-être même rencontrer mes idoles, comme [les Français] Bassa et Mickael Mawem ou le Tchèque Adam Ondra. Ce serait énorme !", s’imagine déjà la jeune femme. Pour que le rêve devienne réalité, l’étudiante en troisième année d’études, qui travaille en alternance comme dessinatrice de chantier à Avignon, a tout prévu. Son hébergement d’abord : la sœur d’une copine avec qui elle a postulé est prête à les loger dans son appartement parisien. Puis, dans le questionnaire de recrutement des bénévoles, elle n’a rechigné sur aucune mission. Pas par opportunisme ou stratégie, juste la farouche envie de tout faire. "Guider les visiteurs, accompagner les sportifs, j’ai coché toutes les cases du formulaire parce que tout m’intéresse !" Financièrement, Jade le sait, les JO ne seront pas une bonne opération. "Si je suis prise, c’est sûr que je ne pourrai pas travailler tout l’été comme j’ai l’habitude de le faire. Ça ne va pas être facile de ce côté-là. Mais l’envie est grande". Rencontrer d’autres bénévoles, nouer des amitiés avec des visiteurs du monde entier, profiter de Paris, des sorties : la foule de joyeuses perspectives vaut bien quelques sacrifices aux yeux de l’Avignonnaise. "J’espère retrouver dans ces JO, les valeurs que j’apprécie dans l’escalade, comme le partage et la bienveillance". Et si d’aventure sa candidature n’était pas retenue ? "Je me suis tellement projetée que je préfère ne pas y penser. Je suis persuadée que je serai prise, ça ne peut que le faire". Je serai largement payée en humain Le ton de sa voix est doux et posé. L’une de ces voix de soignants habitués à rassurer les patients tout en gérant les urgences. Aude, 32 ans, est infirmière dans les Yvelines. Une professionnelle qui n’est pas du genre à s’économiser. Le jour, elle travaille dans un service de santé au travail. La nuit, elle officie dans un service hospitalier. Alors quand on lui demande si elle n’a pas peur d’être fatiguée lors de ces semaines de bénévolat, la jeune trentenaire, répond dans un sourire, qu’elle sait bien gérer l’épuisement. Et les éventuels problèmes d’organisation ? Elle ne les craint pas plus. "Dans mon métier, j’ai l'habitude des aléas. On s’attend parfois à des nuits calmes et puis on a deux crises cardiaques à gérer, les imprévus, ça fait partie du métier, on s’adapte." Sans surprise, la soignante aimerait bien être recrutée comme bénévole au sein d’une équipe médicale. "Ce serait une expérience professionnelle vraiment intéressante qui changerait de mon quotidien en entreprise et à l’hôpital". D’ailleurs, elle n’exclut pas de travailler plus tard en tant qu’infirmière dans l’événementiel. "Les Jeux olympiques pourraient m’ouvrir de nouvelles perspectives professionnelles". Son cousin, anesthésiste-réanimateur qui a créé une entreprise de prestation médicale pour des salons, a déjà amorcé sa réflexion dans ce sens.  Avec un mari qui travaille et une petite fille de trois ans, elle sait que l’organisation ne sera peut-être pas facile à gérer.  La maman envisage même de ne pas prendre ses vacances avec sa famille. Mais Aude n’y voit pas de sacrifice. Postuler comme bénévole aux JO relève surtout de sa passion pour le sport. "J’ai longtemps pratiqué le breakdance et je suis très heureuse de voir cette discipline arriver dans une compétition aussi prestigieuse que les Jeux olympiques", s‘enthousiasme-t-elle. Et tant pis si toutes ses vacances y passent. Être volontaire aux JO, "sera une expérience si enrichissante et si exceptionnelle que je serai largement payée en humain. Vivement 2024 !"  Donner du bonheur aux gens présents "Ça peut paraître un peu ronflant dit comme ça, mais j’ai vraiment envie, à mon niveau, de faire rayonner la France à travers ses JO", lâche Fabien, 49 ans, dans un débit effréné et joyeux. "Je voudrais vraiment profiter de cet immense événement sportif pour donner du bonheur aux gens présents, notamment en les faisant rire, comme je le fais désormais sur scène". Le Parisien, qui a passé vingt ans à voyager à travers le monde comme employé chez Nike, a profité d’un licenciement pour faire de sa passion de comédien son activité principale. "Dans mon ancien métier, j’adorais voir les clients arriver mécontents et repartir avec le sourire, j’espère pouvoir faire la même chose auprès des visiteurs et des athlètes que je rencontrerai". Fabien a d’ailleurs postulé pour être chauffeur auprès des sportifs car il voit des similitudes entre la compétition sportive et le monde du spectacle. "Je me dis qu’un athlète ressent un peu la même chose qu’un comédien avant d’entrer sur scène : il peut apprécier qu’on le détende avec quelques plaisanteries." Et si les visiteurs aspirent à un peu de silence, Fabien l’assure, il saura aussi se taire. En tout cas, le comédien compte bien mettre ces semaines estivales plutôt calmes côté spectacle pour donner de son temps à cet événement. "Au cours de mes nombreux voyages, j’ai pu constater que nous sommes bien lotis en France. Alors, à mon tour, j’ai envie de redonner ce que mon pays m’a offert en étant bénévole, c’est un juste retour des choses". D’autant que la cause lui paraît noble. "Il y a tellement de misère dans le monde que ce genre de grand-messe sportive offre une parenthèse, une bouffée d’oxygène où toutes les nations s’unissent. Il n’y a que le sport pour offrir des moments de communion aussi intenses". Si la candidature de Fabien échoue, cet éternel optimiste fera contre mauvaise fortune bon cœur. "Je serai de toute façon à Paris et je participerai à l’évènement d’une autre manière, en renseignant les gens dans la rue, en essayant de les faire sourire parce que c’est ma raison de vivre." Avec son compagnon, il compte également proposer les chambres vacantes de son appartement à ceux qui n’ont pas les moyens de débourser des grandes sommes d’argent. Une autre occasion de multiplier les rencontres façon maison d’hôtes. Candidature retenue ou non, "je participerai à la fête, car c’est l'expérience d’une vie !" Devenir volontaire "serait un réel honneur" Cette fois-ci, Dan compte bien être retenu parmi les bénévoles. Il ne souhaite pas de nouveau essuyer l’échec qu’il avait connu en 2020, lorsque sa candidature de volontaire aux Jeux olympiques de la Jeunesse avait été mise au panier. D’un naturel timide, l’étudiant à l'École de polytechnique de Lausanne, compte capitaliser sur son aisance dans les langues. "Je ne suis pas sûr de pouvoir aider dans la mise en place de structure sportive car je ne suis pas un manuel. Mais j’aimerais beaucoup pouvoir accompagner les athlètes, apporter une aide avec mes connaissances technologiques ou encore avoir des responsabilités. Ce serait un réel honneur. En tant que bénévole, on a de toute façon chacun une part de responsabilité dans la réussite de l’événement". Ce n’est pas forcément le sport qui motive le jeune helvète à vouloir devenir bénévole aux JO de Paris-2024, mais l'ambiance festive et musicale de l'événement. "Quand j’ai su que c’était l’artiste français Woodkid qui avait signé la bande-son des Jeux olympiques, ça m’a encore plus donné l’envie de faire partie de la fête", déclare l’étudiant calme et mesuré. "Et puis, j’ai toujours été motivé à l’idée de voir en vrai une cérémonie d’ouverture ou de clôture d’un événement de cette ampleur. On n’est pas payés, mais pouvoir participer aux épreuves ou aux cérémonies, ça n’a pas de prix". L’étudiant est si motivé à l’idée de ces Jeux qu’il a même entraîné sa mère dans l’aventure, qui a également postulé. Son père, plus réticent, a préféré décliner. "Avec toutes les manifestations violentes qu’on a pu voir dans les médias à Paris, les black blocks, les images de panique et la désorganisation qui semblait y régner, la ville lui fait peur, comme à beaucoup. Mais pas à moi, je reste confiant". D’ailleurs, le jeune suisse sait qu’il peut compter sur des membres de sa famille qui vivent dans la capitale française pour l’héberger. "Je ne suis pas très expansif, mais si ma candidature n’est à nouveau pas retenue, je serai très déçu. Je suivrai l’événement devant ma télévision en Suisse. J’apprécierai quand même ces belles valeurs de l’olympisme où toutes les barrières sociales tombent". 

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