Quarante ans après, un hommage national rendu aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers
Le président du Crif Yonathan Arfi en compagnie du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti lors de l'hommage aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers, le 9 août 2022.
Un hommage national a été rendu aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers, survenu il y a 40 ans dans le quartier juif de Paris. Pour la première fois, un membre du gouvernement assistait aux commémorations.
Quarante ans après l'attentat de la rue des Rosiersdans le quartier juif historique de Paris – attribué au groupe palestinien extrémiste d'Abou Nidal –, une cérémonie en hommage aux victimes a été organisée, mardi 9 août, en présence pour la première fois d'un membre du gouvernement.
Six personnes avaient été tuées et 22 autres blessées le 9 août 1982 dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, puis dans une fusillade dans le quartier du Marais, au cœur de la capitale. L'attentat a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Le seul suspect aux mains de la justice française clame toujours son innocence, ses avocats dénonçant la recherche "d'un coupable à tout prix". Extradé en décembre 2020 par la Norvège, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, dont le nom complet est Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats et incarcéré. Les juges antiterroristes français le soupçonnent d'être l'un des tireurs de l'attentat.
"Le cauchemar a débuté ce jour funeste et ne me quitte plus", a témoigné lors de la cérémonie Guy Ariel Benarousse, victime de l'attentat. "Un hommage national, c'est bien et vous m'en voyez ravi. Mais il est temps que mon pays la France, et son gouvernement, prenne ses responsabilités, afin que tous ceux qui ont participé à cet odieux attentat puissent comparaître devant un juge", a-t-il déclaré.
Très émue, la sœur d'André Hezkia Niego, autre victime de l'attentat, a raconté la "profonde douleur" de son quotidien depuis la perte de son grand frère. "Les mêmes questions demeurent : pourquoi cet acte antisémite ? Qui sont les terroristes ? Autant de questions sans réelles réponses", a regretté Jacqueline Niego.
"Pour que toute la lumière soit faite sur ce lâche attentat"
Présent lors de l'hommage,le ministre de la Justice Eric Dupond-Morettia reconnu que "la soif de justice qu'éprouvent les victimes n'a pas été étanchée". "Je sais que notre justice, en lien avec nos diplomates, est extrêmement mobilisée pour que toute la lumière soit faite sur ce lâche attentat", a indiqué Eric Dupond-Moretti.
"Quarante ans plus tard, un triste constat s'impose : l'antisémitisme, cette bête immonde, n'est pas morte ; elle rampe, plus ou moins masquée", a-t-il affirmé.
Le ministre, des élus, ambassadeurs et représentants des institutions juives se sont ensuite recueillis devant la plaque commémorative de la rue des Rosiers en y déposant tour à tour des gerbes de fleurs, avant d'observer une minute de silence.
Avec AFP