PSG : Christophe Galtier, la rigueur et la poigne à défaut de l'expérience européenne
NOUVEAU DÉPART
Le nouvel entraîneur du PSG, Christophe Galtier, et le président du club parisien, Nasser Al-Khelaifi, lors de la conférence de presse qui a officialisé sa signature, le 5 juillet.
Le PSG a intronisé, mardi, son nouvel entraîneur Christophe Galtier, qui s'est dit "capable" de relever le défi, avec un objectif évident, absolu, prioritaire, la Ligue des champions. Le club parisien fait le choix d'engager l'un des techniciens les plus réguliers de la dernière décennie en France, mais sans doute aussi le coach le moins expérimenté sur la scène européenne de l'ère qatarienne.
Technicien à poigne et excellent communiquant, Christophe Galtier reste un entraîneur assez inexpérimenté au plus haut niveau du football européen, mais son caractère bien trempé a séduitle Paris Saint-Germain, en quête d'un profil français, moins "bling-bling" que ses prédécesseurs.
Officiellement nommé mardi 5 juillet entraîneur pour deux ans en remplacement de l'Argentin Mauricio Pochettino, le natif de Marseille, âgé de 55 ans, n'a encore jamais dirigé un groupe avec autant de stars mondiales, pas plus qu'il n'a remporté le moindre match de Ligue des champions en six rencontres (un nul, cinq défaites en 2019-20).
Le nouveau pilote du navire parisien, champion de France surprise en 2021 à la tête de Lille, a soigné son entrée, mardi lors de sa première conférence de presse, avouant qu'il comprenait "les gens sceptiques" quant à son inexpérience des joutes européennes, mais assurant aussi qu'il saura "imposer" sa poigne à un vestiaire cinq étoiles.
"Je mesure très précisément la responsabilité qui m'est donnée. Je m'y suis préparé", a-t-il insisté. "Si j'ai accepté ces responsabilités, c'est que j'en suis capable."
Saura-t-il répondre aux interrogations par sa propension à s'appuyer sur les cadres de son équipe ? Christophe Galtier a promis qu'il s'adapterait "à l'effectif et à (sa) disposition" mais il n'y aura "aucun compromis".
"Respect, exigence, travail" seront les maîtres-mots, "il n'y aura aucun joueur au-dessus de l'équipe" et "si malheureusement des joueurs sortent de ce cadre, ils seront écartés", a-t-il asséné sans détour.
Après avoir assuré qu'il avait "mis de côté (ses) origines" et son passé de joueur de l'OM, a par ailleurs confirmé qu'aucun joueur ne serait recruté sans son accord, concédant aussi que l'effectif devait "être réduit", sans donner, néanmoins, les noms de ses indésirables. "On ne peut pas avoir dans le vestiaire des joueurs qui ne jouent pas, car quand on ne joue pas on est malheureux", a-t-il dit.
"Galette" sait aussi qu'à Paris, "vous devez bien jouer": "il y aura une approche différente sur le jeu" par rapport à ses anciens clubs, a assuré "Galette", tout en annonçant qu'il penchait pour un schéma tactique avec trois défenseurs centraux.
Si l'ancien défenseur, formé à Marseille et passé par Lille, Toulouse, Monza et au Liaoning Yuandong, en Chine, n'a remporté aucun titre en club durant son honnête carrière de joueur, c'est sur les bancs qu'il a écrit les plus belles lignes de son palmarès.
D'abord adjoint de Bernard Casoni à l'OM, puis N.2 à l'Aris Salonique (D1 grecque) et Bastia, il fait ses armes aux côtés d'Alain Perrin, remportant notamment la Coupe de France en 2007 avec Sochaux avant le doublé Coupe-Championnat avec Lyon l'année suivante.
Sept ans chez les Verts
Avec Saint-Étienne, grand rival de l'OL, il effectue ses grands débuts d'entraîneur principal en 2009, démarrant une histoire d'amour avec de plus de sept ans avec l'ASSE, notamment marquée par une victoire en Coupe de la Ligue (2013), plusieurs campagnes européennes et un titre de meilleur entraîneur de L1 en 2013, ex-aequo avec Carlo Ancelotti, alors aux commandes... du PSG.
Arrivé au chevet de Lille après le fiasco Marcelo Bielsa fin 2017, Galtier va réussir à maintenir le club en L1 en 2018, le mener ensuite à la deuxième place...puis à la consécration en mai 2021, en détrônant Paris pour le titre national à la surprise générale, épaulé par le directeur sportif Luis Campos, qu'il retrouve à Paris.
Réputé proche de son vestiaire très international au LOSC, Galtier n'hésite pas non plus à taper du poing sur la table lorsque cela est nécessaire, quitte à sanctionner un joueur qui ne respecterait pas le collectif.
Ainsi, il avait écarté le milieu portugais Xeka pour le match capital au Parc des Princes (1-0), qui lançait le sprint final en avril 2021, en raison d'un "comportement inapproprié et déplacé".
Un grand communicant
Après une saison en demi-teinte à Nice, où il a été finaliste de la Coupe de France et a terminé 5e de L1, le technicien arrive à Paris où il aura fort à faire pour gérer les ego de ses superstars et devra se montrer juste et intransigeant.
Tous ceux qui l'ont côtoyé s'accordent à dire qu'au-delà de ses qualités d'entraîneur, Galtier est un grand communicant.
"Il est dans une réflexion permanente. Il va surprendre. C'est aussi un séducteur dans le bon sens du terme. Il a suivi une formation de communication quand il était plus jeune. C'est un élément important de son métier. Son analyse dépasse le terrain. C'est sa marque de fabrique", rappelle à l'AFP Philippe Lyonnet, ancien directeur de la communication de Saint-Étienne.
"Il a cette capacité à faire passer des messages. Il est acteur. Il va placer ses idées. Pour le PSG, il faut être un bon communicant", a-t-il ajouté.
Catalogué comme un entraîneur défensif avec un jeu basé sur la transition, Galtier aura beaucoup de choses à prouver à la tête de l'armada parisienne. Et il sait que sa longévité dépendra beaucoup de son parcours en Ligue des champions, où il est encore peu expérimenté. Mais le Marseillais semble prêt à relever le défi.
Avec AFP