Procès Millas : cinq ans après l'accident, le traumatisme d'un village
Le procès du drame de Millas s'ouvrira lundi 19 septembre. Il y a cinq ans, six collégiens perdaient la vie dans un accident de car scolaire. Dans le village, les plaies ne sont pas encore pansées.
À quelques mètres de la voie ferrée de Millas (Pyrénées-Orientales), une stèle avec six noms gravés, ceux des collégiens tués il y a cinq ans. Leur car avait été percuté par un train. À quelques jours de l'ouverture du procès, la douleur est toujours vive dans le village. "À chaque fois que je passe [par cet endroit] c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher, les images me reviennent", confie un habitant. Le 14 décembre 2017, 23 élèves de sixième embarquaient dans le car scolaire pour rentrer chez eux. Comme chaque jour, le bus a emprunté la départementale en direction des villages environnants. Après quelques minutes de trajet, il arrive alors à une intersection. Selon les expertises judiciaires, les barrières du passage à niveau étaient déjà baissées, ce qu'a toujours contesté la conductrice.
Un procès pour apaiser la douleur
Le car a été percuté de plein fouet par un TER. Roger Garrido, à l'époque adjoint au maire, était l'un des premiers à arriver sur place. "Déjà, il y avait des corps. Le plus atroce, c'est les portables qui sonnaient. (…) Six gosses. Six pour un village, c'est énorme", dit-il. Le procès qui s'ouvre lundi pourra-t-il apaiser la douleur ? Au cœur des débats se posera la question de la responsabilité de la conductrice du car, seule à comparaître sur le banc des prévenus. Selon l'avocat d'une des familles, ses clients n'attendent pas nécessairement une sanction, mais "une forme d'apaisement" et "une vérité judiciaire". Le procès se tiendra à Marseille (Bouches-du-Rhône) et sera retransmis à Perpignan (Pyrénées-Orientales) pour les parties civiles qui ne peuvent se déplacer. Il doit durer trois semaines.