Procès des attentats du 13-Novembre : "N'attendons pas trop" de Salah Abdeslam, prévient le magistrat Denis Salas
Denis Salas, magistrat, essayiste et directeur de la revue "Les Cahiers de la Justice", et l'ancien journaliste Daniel Psenny sont invités dans le 23h de franceinfo mardi 7 septembre, à la veille du début du procès des attentats du 13-Novembre.
Le magistrat Denis Salas souligne, mardi 7 septembre sur franceinfo, l'importance du lieu spécialement construit pour le procès des attentats du 13-Novembre, pour "s'opposer à la violence de la guerre par un espace de parole. Ce moment démocratique marque notre opposition au terrorisme par le dialogue avec les accusés et cette salle en est le symbole et la métaphore".
"La démocratie plus forte que la barbarie"
"L'important est de montrer que la démocratie est plus forte que la barbarie. Salah Abdeslam a des avocats pour s'exprimer. Les familles des victimes vont pouvoir s'exprimer et lui exprimer leurs souffrances et la violence vécue. À partir de là, on en sortira toujours vainqueur, même s'il ne dit rien", estime Daniel Psenny, ancien journaliste du Monde.
"On aura une vérité qui ne sortira pas forcément de la parole des accusés. 80% des preuves en matière de terrorisme, c'est la téléphonie et les ordinateurs. Ce n'est pas des aveux des terroristes que surgit la vérité. N'en attendons pas trop. Peut-être que le temps, le procès dure neuf mois, permettra d'aboutir à des éléments de parole, mais ça me semble utopique d'y croire", ajoute Denis Salas, également essayiste et directeur de la revue Les Cahiers de la Justice.