Procès des attentats de Bruxelles : "Ça a perturbé ma vie à un point de non-retour", témoigne une victime
Procès des attentats de Bruxelles : "Ça a perturbé ma vie à un point de non-retour", témoigne une victime
Le procès des attentats de Bruxelles en 2016 s'ouvre dans la capitale belge lundi 12 septembre. Des explosions dans une station de métro et à l'aéroport Zaventem avaient fait 32 morts.
Il est 8 heures ce 22 mars 2016 quand deux explosions soufflent le hall de l'aéroport de Zaventem. Une heure plus tard, à 9h11, un autre kamikaze se fait sauter dans une rame de métro à la station Maelbeek, au coeur du quartier européen. Trente-deux personnes sont tuées dans ces attaques organisées par le même commando que les attaques de Paris. Salah Abdeslam et huit autres inculpés vont comparaître dans le procès qui s'ouvre lundi 12 septembre et qui va durer huit mois.
Ce jour-là, Sandrine, éducatrice spécialisée, était dans le métro. Elle a été blessée puis soignée dans le hall d'un hôtel voisin transformé en hôpital de campagne. C'est dans cet hôtel qu'elle donne rendez-vous à franceinfo pour raconter ce qu'elle attend de ce procès. "Je suis arrivée ici, sur ce canapé d'ailleurs", raconte-t-elle avec émotion. "Ils ont mis des draps aux fenêtres pour ne pas qu'on voit tout ce qu'il se passait à l'extérieur", poursuit-elle, se remémorant "l'émotion, les pleurs, les cris".
Un besoin de reconnaissance
À 37 ans, Sandrine garde des séquelles auditives de l'explosion. Elle a suivi avec beaucoup d'attention le procès des attentats du 13-Novembre qui s'est tenu à Paris, et dont plusieurs inculpés ont déjà été condamnés. "Il y a des inculpés qui sont les mêmes dans les deux dossiers, donc l'histoire se comprend aussi par le procès français", avance-t-elle.
Elle témoignera donc à ce procès et en attend beaucoup. "Ça a perturbé ma vie à un point de non-retour en fait, glisse-t-elle. Et moi, j'apprends à vivre avec aussi tous les jours depuis six ans. Je pense que c'est vraiment un chemin de reconstruction, ça fait partie de mon besoin. Un besoin de reconnaissance aussi", poursuit Sandrine, encore très marquée, alors que le parcours d'indemnisation en Belgique a été pour beaucoup de victimes une seconde épreuve.