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Procès Bygmalion en appel : Nicolas Sarkozy "conteste toute responsabilité pénale"

Rejugé pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle perdue de 2012, l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, condamné en première instance, a contesté "vigoureusement toute responsabilité pénale" vendredi, accusant la société Bygmalion de s'être enrichie dans son dos. L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy arrive à la cour d'appel de Paris pour son interrogatoire au procès Bygmalion, le 24 novembre 2023 "Je conteste vigoureusement toute responsabilité pénale, parce que je conteste – et j’espère le démontrer – avoir jamais eu connaissance d’une fraude, avoir jamais demandé une fraude ou avoir même bénéficié d’une fraude", a déclaré Nicolas Sarkozy au début de son interrogatoire, vendredi 24 novembre, devant la cour d'appel de Paris qui examine l'affaire Bygmalion. "Si je n'ai rien demandé, si je n'étais pas au courant, où est le délit intentionnel ?", s'est interrogé à la barre l'ex-président de la République (2007-2012), en costume sombre, disant un peu plus tard avoir été "à mille lieues d'imaginer qu'il y avait un système de fausses factures". "Je veux la vérité", a-t-il poursuivi, pugnace face aux questions de la présidente, tout en reconnaissant n'avoir "pas convaincu jusqu'à présent". Rejugé depuis le 8 novembre aux côtés de neuf autres personnes qui ont fait appel, de façon partielle ou en totalité, de leur condamnation en septembre 2021, Nicolas Sarkozy n'était apparu jusqu'ici qu'au premier jour du procès. Le tribunal correctionnel avait souligné dans son jugement que l'ancien locataire de l'Élysée avait "poursuivi l'organisation de meetings" électoraux, "demandant un meeting par jour", alors même qu'il "avait été averti par écrit" du risque de dépassement légal, puis du dépassement effectif. "Reconstruction a posteriori" Comme lors du premier procès, l'ex-président a accusé des proches de son rival Jean-François Copé (Jérôme Lavrilleux, qui était directeur adjoint de l'équipe de campagne, et l'agence de communication Bygmalion) de s'être enrichis, contestant le fait que sa campagne s'était emballée. "Je conteste formellement le terme emballement qui ne correspond à rien!", s'est animé Nicolas Sarkozy. "Je n'ai jamais vu une campagne où il n'y a pas un événement par jour", a-t-il déclaré un peu plus tard, avec un débit de mitraillette et de grands gestes. Il a dénoncé "le mensonge d'une campagne qui devient folle". "C’est la seule explication que les prévenus ont trouvée pour expliquer le déferlement d’argent dans leur société et dans leur poche", a-t-il estimé, lançant : "S’il y avait eu du caviar distribué, des mécaniques extraordinaires, pourquoi la presse n’en parle-t-elle pas ?" "C’est une absurdité, une reconstruction a posteriori pour expliquer comment l’argent a pu fuir de tous les côtés", a-t-il insisté, décochant plusieurs flèches en direction de Jean-François Copé et accusant Jérôme Lavrilleux d'être derrière cette "construction", "seule explication des détournements de fonds" selon lui. Lors des interrogatoires précédents, l'ex-directeur général de Bygmalion, Guy Alves, a estimé que Nicolas Sarkozy avait été au final le "seul bénéficiaire" du système de fausses factures, un avis partagé par Jérôme Lavrilleux, qui a dit jeudi que tout avait été fait "au profit du candidat". Cette affaire s'ajoute à d'autres ennuis judiciaires pour Nicolas Sarkozy : il a été condamné en mai dernier dans l'affaire des écoutes à trois ans d'emprisonnement dont un ferme, une décision contre laquelle il s'est pourvu en cassation. Dans ce volet, une récente décision du Conseil constitutionnel qui censure une règle procédurale pourrait lui bénéficier. L'ex-chef de l'État comparaîtra en 2025 pour les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. Il a par ailleurs été mis en examen, début octobre, dans le volet de cette affaire lié à la rétractation de l'intermédiaire Ziad Takieddine. Avec AFP

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