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Insolite et Faits divers

Prison de Condé-sur-Sarthe : "Il faut repenser ces établissements" de haute-sécurité, selon le syndicat FO Pénitentiaire

"Il faut mettre un chef d'établissement en adéquation avec la sécurité", réclame sur franceinfo ce mardi, Emmanuel Baudin, secrétaire général du syndicat national pénitentiaire FO, après la prise d'otages à la prison de Condé-sur-Sarthe.  "Il faut repenser ces établissements" de haute-sécurité, a affirmé mardi 5 octobre sur franceinfo Emmanuel Baudin, secrétaire général du syndicat national pénitentiaire FO (SNP-FO), aprèsla prise d'otages qui s'est déroulée aujourd'hui à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne). Dans cet établissement, les détenus "y sont tellement bien", qu'ils "ne veulent plus quitter" l'établissement, affirme Emmanuel Baudin. Le patron du SNP-FO juge par ailleurs que le directeur de Condé-sur-Sarthe "n'a pas le profil de cet établissement". Dans ce type de prison, "il faut mettre des gens qui savent ce qu'est le sécuritaire", martèle le syndicaliste. franceinfo : Cette prison de Condé-sur Sarthe est une prison ultra-sécurisée. Comment une telle prise d'otages peut arriver ? Emmanuel Baudin : Sur le papier elle l'est. C'est un bunker vu de l'extérieur. À l'intérieur, malheureusement, on a détourné le projet initial. Madame Taubira à l'époque avait dit clairement qu'elle n'assumait pas ce type d'établissement. Pourtant ce type d'établissement a été conçu pour gérer des détenus très difficiles qu'on n'arrivait pas à gérer ailleurs, et les gérer avec une sécurité maximum, plus de personnels, plus de moyens. Ces établissements sont faits pour que les détenus ne passent pas toute leur peine sur cet établissement, mais qu'on leur explique que, s'ils se comportent mal c'est là où ils seront gérés, et s'ils se comportent mieux, ils pourront aller dans d'autres établissements moins stricts. Aujourd'hui, on a un chef d'établissement qui n'a pas le profil de cet établissement. Sur un établissement hyper-sécuritaire, il faut mettre des gens qui savent ce qu'est le sécuritaire. Il faut donner des moyens pour dissuader du passage à l'acte. Et il faut repenser ces établissements. Le problème c'est que les détenus ne veulent plus quitter Condé-sur-Sarthe. Ils y sont tellement bien, ils ont un confort de détention, ils ont accès à des appartements. Ils s'y trouvent bien. Ce n'est pas l'objectif de cet établissement. Il faut recentrer le sujet. Il faut redonner des moyens, une directive claire, remettre un chef d'établissement avec un projet bien clair sur ce qu'on veut faire de Condé-sur-Sarthe qui est une prison censée être hyper-sécuritaire. Dans cette prison censée être hyper-sécuritaire, comment l'assaillant a pu se procurer une arme blanche ? L'arme c'est une fourchette qu'il a détourné. Malheureusement vous pouvez faire une arme avec un stylo, une brosse à dent, avec des objets communs que les détenus ont en détention. Ce genre de chose, on ne pourra jamais l'éviter. Ce qu'il faut c'est de la prévention, c'est d'essayer de limiter le risque au maximum. Le risque zéro n'existera jamais. Là, le vrai sujet est que ce détenu aurait dû être géré autrement. Il a déjà agressé. C'est un profil compliqué. Le problème c'est qu'on l'a géré comme un détenu lambda. Vous allez rencontrer le ministre de la Justice jeudi. Quelle est la priorité de vos revendications ? Il faut redéfinir le projet d'établissement, mettre un chef d'établissement en adéquation avec la sécurité, avec le projet qui sera mis en place. On va demander la dotation individuelle de bombe incapacitante. Sur le pistolet à impulsion électrique, j'ai cru comprendre qu'on allait lancer une expérimentation à Condé-sur-Sarthe. Si c'est le cas, je m'en réjouis, puisque c'est l'une de nos revendications.

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