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Présidentielle : quand la presse étrangère s'étonne des effets du système des parrainages

VU DE L'ÉTRANGER Le Washington Post et Le Temps reviennent sur la course aux parrainages, soulignant que deux des principaux concurrents d’Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Éric Zemmour, ne sont toujours pas assurés de pouvoir participer à l’élection présidentielle. La campagne électorale française vient de "connaître une zone de turbulences", juge le Washington Post, dans un article publié jeudi 24 février, en expliquant à ses lecteurs que deux candidats majeurs de la présidentielle française, Marine Le Pen et Éric Zemmour, ne sont pas assurés d’obtenir leurs 500 parrainages d’élus leur permettant de se présenter officiellement à l’élection. Mettant le doigt sur une spécificité française, le quotidien américain souligne que Marine Le Pen, qui a annoncé mardi interrompre sa campagne pour se consacrer à la récolte de ses parrainages, est pourtant créditée de 17 % d’intentions de vote dans les sondages. Il rappelle également qu'elle s’était hissée au second tour de la présidentielle de 2017, obtenant 34 % des suffrages. >> À lire : Présidentielle : l'invasion russe en Ukraine bouleverse la campagne Mais le plus étonnant pour le Washington Post est de voir que Marine Le Pen "a trouvé un allié assez surprenant en la personne du Premier ministre Jean Castex". Et le quotidien de citer le chef du gouvernement français appelant les élus à parrainer les candidats car il s’agit d’un "acte démocratique" et que parrainer ne signifie pas soutenir. Les 500 parrainages ne sont "plus un critère adéquat de sélection" La situation du duo Le Pen-Zemmour, mais aussi de Christiane Taubira et Philippe Poutou, tous deux en passe d’être éliminés en raison d’un nombre insuffisant de parrainages, interpelle également le quotidien suisse Le Temps, qui juge la règle des 500 signatures dépassée. "La vérité est que le seuil des 500 parrainages, destiné à filtrer les candidatures pour éviter les personnalités 'farfelues', n’est plus un critère adéquat de sélection, vu la disproportion des forces politiques en présence au niveau des communes, des départements et des régions", affirme l’article daté du 22 février. >> À lire : La culture, grande oubliée de la campagne présidentielle "Impossible en effet, à ce stade de la campagne, d’imaginer qu’Éric Zemmour ou Marine Le Pen ne puissent pas franchir l’obstacle. Impossible également d’affirmer que leur représentativité démocratique est moindre que celle des candidats déjà qualifiés tels Emmanuel Macron, Anne Hidalgo ou Valérie Pécresse", souligne le quotidien suisse, qui plaide donc pour un "système de 'rattrapage'" pour "les candidats démunis d’assise partisane". "La sélection des candidats par les parrainages ne doit pas servir de prétexte à malmener la démocratie. Elle ne doit pas, non plus, devenir un instrument d’élimination des concurrents indépendants à la disposition des partis. Les candidats assurés d’être sur la ligne de départ présidentielle devraient, sur ce point, très vite se réunir pour proposer des solutions. La saine diversité du choix électoral est à ce prix", conclut Le Temps.

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