Présidentielle : les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie appellent à l'abstention

Un drapeau du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) flottant dans la propriété d'un ancien colon de Poindimié, en Nouvelle-Calédonie, le 26 septembre 2018. Ne voulant pas trancher entre "l'extrême droite" et le président sortant lors du second tour de l'élection présidentielle, les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont demandé à leurs militants et sympathisants de "s'abstenir" dimanche. Les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont pris leur décision. Ils ont demandé à leurs militants et sympathisants de "s'abstenir" dimanche lors du second tour de la présidentielle, ne voulant pas trancher entre "l'extrême droite" et le président sortant, auquel ils reprochent d'avoir maintenu le référendum sur l'indépendance en décembre dernier. Cette consigne d'abstention a été communiquée mercredi dans un court texte signé du Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), mouvement historique de la lutte kanake, mais également du syndicat USTKE, et sa branche politique, le Parti travailliste, et de la Dynamique unitaire sud (DUS). "Consultation référendaire bidon" "La consigne du barrage contre l'extrême droite ne souffre d'aucune hésitation. Néanmoins voter Emmanuel Macron signifie l'approbation de la consultation référendaire bidon du 12 décembre que le président sortant s'est entêté à organiser au mépris du peuple kanak", a indiqué dans un communiqué la DUS, membre du comité de soutien à Jean-Luc Mélenchon. Les indépendantistes avaient demandé en vain à l'État de reporter à fin 2022 le troisième et dernier référendum sur l'indépendance prévu par l'accord de Nouméa de 1998, en raison de la crise sanitaire qui, selon eux, n'avait pas permis de mener campagne. Le scrutin, que les indépendantistes ont boycotté, a été remporté haut la main par les loyalistes (96,5 %) mais le FLNKS refuse d'en reconnaître le résultat et a déposé plusieurs recours administratifs. "C'est une élection intérieure à la France, ce choix relève du seul peuple français. On dit à nos militants de ne pas aller voter", avait également déclaré le 11 avril Daniel Goa, président de l'Union calédonienne (UC-FLNKS). Lors du premier tour de la présidentielle en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron est arrivé largement en tête (40,51 %), suivi de Marine Le Pen (18,83 %) et de Jean-Luc Mélenchon (13,77 %), sur fond d'abstention record (66,65 %). Avec AFP