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Présidentielle : la question du nucléaire au cœur du réacteur électoral

Emmanuel Macron doit annoncer, le 10 février 2022, son plan de relance du nucléaire français, une énergie qui divise les candidats à l'élection présidentielle. Emmanuel Macron doit présenter, jeudi, son plan de relance du nucléaire, une énergie qui divise les candidats à l’élection présidentielle. Tour d’horizon des différentes positions avancées à gauche et à droite. La politique énergétique d'Emmanuel Macron se retrouve au cœur de la campagne, jeudi 10 février, avec le déplacement du chef de l’État à Belfort, où il dévoilera son plan de relance du nucléaire et, plus globalement, sa stratégie énergétique pour la France. La principale annonce du président de la République, pas encore officiellement candidat à sa réélection, doit porter sur la construction d'une série de nouveaux réacteurs nucléaires EPR de deuxième génération. De source proche de l'exécutif, la commande à EDF pourrait aller jusqu'à six réacteurs EPR2 avec une option pour huit réacteurs supplémentaires, soit 14 au total. >> À voir : Qui sont les candidats à l'élection présidentielle ? La France ne construit actuellement qu'un seul nouveau réacteur nucléaire, l'EPR de Flamanville (Manche), dont le chantier, entrepris en 2007, n'est toujours pas achevé et pour lequel EDF a annoncé de nouveaux retards et surcoûts. Le nucléaire, "c'est écologique, ça permet de produire de l'électricité sans carbone, ça participe à notre indépendance énergétique et ça produit une électricité qui est très compétitive", résume l’Élysée. Une énergie "coûteuse et dangereuse" Une position que fustige le candidat écologiste Yannick Jadot, qui qualifie les choix d’Emmanuel Macron d'"obsolètes". Dans une interview à Libération, mercredi, puis une autre sur LCI, le candidat des Verts a multiplié les attaques contre la politique énergétique du président. C'est un "choix obsolète et le choix du fiasco", a-t-il déclaré, rappelant les années de retard de la mise en service de l'EPR de Flamanville et les surcoûts. À gauche, la plupart des candidats s'accordent sur la sortie du nucléaire, mais ils diffèrent sur le calendrier. Yannick Jadot veut ainsi aller vite et arrêter au moins dix réacteurs d'ici 2035. Pour compenser la baisse de production qu'entraînerait cette mesure, il entend développer massivement le renouvelable, avec notamment l'installation de 6 000 éoliennes et le remplacement des éoliennes existantes pour les renforcer d'ici 2027, ainsi que l'obligation pour chaque "territoire de vie" de lancer une "communauté citoyenne de l'énergie renouvelable" Même si la candidate socialiste, Anne Hidalgo, partage avec lui l'ambition d'atteindre 100 % d'énergies renouvelables "le plus vite possible", la maire de Paris a admis qu’il serait impossible d’y parvenir avant 2050. Elle considère comme un "non-sens" la fermeture de dix réacteurs d'ici 2035. "Je ne veux pas mettre en cause la souveraineté nationale en matière énergétique", assure-t-elle, tout en précisant qu'elle ne "souhaite pas de nouveaux réacteurs". >> À lire : Présidentielle : les parrainages, une course contre la montre pour les "petits" candidats Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, planifie pour 2045 la sortie totale du nucléaire, énergie qu'il considère comme "coûteuse et dangereuse". Il préconise ainsi le 100 % énergies renouvelables, notamment via la géothermie, le développement massif d'éoliennes en mer et de moulins à eau. Il veut aussi sortir des énergies fossiles, en arrêtant de les subventionner y compris à l'étranger. En revanche, le communiste, Fabien Roussel, a une position différente des autres candidats de gauche sur le nucléaire. Pour atteindre son objectif "d'une France décarbonée en 2050", il compte "investir massivement dans les énergies renouvelables mais aussi dans le nucléaire". "Je suis le seul à gauche à le dire", martèle-t-il. "Remobilisation massive du nucléaire" À droite, le nucléaire ne fait pas débat. Partant du constat que l'énergie éolienne "a atteint voire dépassé le seuil de tolérance de la population", la candidate Les Républicains à l'Élysée, Valérie Pécresse, préconise de mettre sur pied un "plan de relance gaullien pour l'énergie" avec "une remobilisation massive du nucléaire". Elle compte s'opposer "formellement" aux fermetures programmées de centrales et fustige la politique énergétique en "zig-zag" d'Emmanuel Macron. Les candidats de l’extrême droite sont aussi pro-nucléaire. Marine Le Pen le défend comme une "énergie sûre, bon marché et propre" et pourfend certains parcs éoliens comme des "verrues" pour le paysage. Elle souhaite créer six nouveaux EPR et veut un moratoire sur le démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim qu’elle souhaite rouvrir. La candidate du Rassemblement national a, par ailleurs, appelé à "sortir" du marché européen de l'électricité. "C'est lui qui pose un problème. C'est lui qui oblige à ce que EDF vende à ses concurrents à prix coûtant (..). Il nous empêche de continuer à bénéficier d'une électricité à très bas coût", a-t-elle déploré, mercredi, sur Europe 1. >> Présidentielle : en meeting, Marine Le Pen et Éric Zemmour s’affrontent à distance Quant à Éric Zemmour, il va plus loin que ses adversaires en proposant l'ouverture de "quatorze réacteurs nucléaires EPR d'ici à 2050" et la prolongation à "60 ans" de la durée de vie des centrales. Côté énergies renouvelables, il entend "arrêter toutes les éoliennes. C'est une catastrophe, c'est affreux, ça enlaidit les paysages français", déplore-t-il. Ce débat électoral sur l'énergie intervient deux jours après l'annonce par EDF de la mise à l'arrêt de trois réacteurs nucléaires supplémentaires pour vérifier la présence d'éventuels problèmes de corrosion, qui s'ajoutent aux cinq actuellement révisés. Avec AFP

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