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Présidentielle : Emmanuel Macron s'apprête à officialiser sa candidature

Élysée 2022 À 38 jours du premier tour et en pleine offensive russe en Ukraine, le président Emmanuel Macron, qui veut "protéger" les Français face au "retour brutal du tragique dans l'Histoire", va enfin officialiser, jeudi soir, sa candidature pour un second mandat. Alors que la guerre en Ukraine fait vivre au continent européen une séquence qui sera sans doute inscrite dans les livres d'Histoire, un rendez-vous politique majeur se prépare dans l'Hexagone : dans 38 jours se tiendra le premier tour de l'élection présidentielle française de 2022. Le président Emmanuel Macron, qui entend rassurer les Français face aux angoisses inhérentes au "retour brutal du tragique dans l'Histoire", va (aussi) enfin officialiser, jeudi 3 mars, sa candidature pour un second mandat. Mais les autres prétendants à l'Élysée s'inquiètent de plus en plus que les dossiers internationaux n'éclipsent d'autres sujets prioritaires comme le pouvoir d'achat, la santé et la sécurité. Et veulent débattre au plus vite avec lui pour démolir son bilan.   "Président jusqu'au dernier quart d'heure" Mobilisé par la guerre en Ukraine - avec un nouvel entretien, jeudi, avec son homologue russe, Vladimir Poutine, puis le président ukrainien, Volodymyr Zelensky - le chef de l'État a attendu le dernier moment pour officialiser sa candidature, que les candidats doivent formaliser auprès du Conseil constitutionnel avant vendredi 18 heures. Depuis le Salon de l'agriculture, le candidat écologiste, Yannick Jadot, a été un des premiers à réagir : "Il n'y avait pas d'ambiguïté sur sa candidature. Ça fait longtemps qu'Emmanuel Macron est en campagne, qu'il dépense de manière électorale". Emmanuel Macron "sera président jusqu'au dernier quart d'heure" car "les Français ont besoin d'un président pour les cinq prochaines semaines comme pour les cinq prochaines années", a affirmé en matinée sur Franceinfo le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, au lendemain d'une allocution du chef de l'État sur l'Ukraine. Un format très présidentiel qui lui permet de rester au-dessus de la mêlée. Jamais une crise internationale n'a eu un tel impact sur une campagne présidentielle sous la Ve République. Et après les crises des Gilets jaunes, suivie de la pandémie de Covid-19, le plus jeune président que la France ait connu depuis 1958 se positionne comme un capitaine par temps de tempête : "Je n'ai et n'aurai qu'une boussole : vous protéger".   Plan de résilience Le Premier ministre a justement précisé sur TF1 les contours du plan de résilience annoncé par Emmanuel Macron pour atténuer les conséquences économiques et sociales - notamment une flambée des prix des carburants - de la guerre en Ukraine et des sévères sanctions sur la Russie. Selon Jean Castex, une attention particulière sera portée aux secteurs de "la construction aéronautique, l'agriculture, le transport aérien, le spatial, l'industrie automobile"  Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes il y a huit jours, le président-candidat a gagné plusieurs points dans les intentions de vote, les sondages le donnant à 27-28 %, soit une dizaine de points devant sa rivale d'extrême droite, Marine Le Pen (RN), qui creuse l'écart avec Valérie Pécresse (LR) et Éric Zemmour (Reconquête!).  Mais si le chef de l'État a assuré que la campagne permettrait un "débat démocratique important" qui "ne nous empêchera pas de nous réunir sur l'essentiel", ses rivaux s'inquiètent de plus en plus de voir le bilan des années Macron et les principales préoccupations des Français - pouvoir d'achat, santé et sécurité - relégués au second plan. "On n'a pas de candidat en face. On ne peut pas attaquer son bilan. On ne peut pas proposer un contre-projet. On n'a aujourd'hui pas d'adversaire. C'est une situation qui est totalement inédite dans la Ve République", s'est insurgé la candidate de droite Valérie Pécresse, qui peine à trouver sa place entre ses deux rivaux d'extrême droite. Même constat de la part de Marine Le Pen : "Il va falloir qu'il (Macron) prenne son autre casquette de candidat à la présidentielle parce qu'il doit un bilan aux Français". L'agression russe a aussi mis en pleine lumière des lignes de fracture au sein des opposants au chef de l'État.   La guerre des extrêmes droites Dernier exemple en date, le président du RN Jordan Bardella et l'eurodéputé LR Geoffroy Didier ont tous deux critiqué le refus du candidat de Reconquête! d'accueillir des réfugiés ukrainiens en France, lui reprochant une attitude d'"idéologue" ou un refus "inhumain".  "La différence avec Éric Zemmour, c'est que quand un peuple européen est sous les bombes, moi je m'en sens solidaire et Marine Le Pen s'en sent également solidaire", a expliqué sur RTL l'eurodéputé RN.  Nouvel épisode attendu de la guerre fratricide au sein de l'extrême droite, la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal, s'apprête à rallier Éric Zemmour et devrait s'afficher à ses côtés, dimanche, au meeting de Toulon.  "C'est un vrai tournant, car son soutien imminent va symboliser et annoncer la réussite de l'union des droites après quarante années de cordon sanitaire", a revendiqué un proche d'Éric Zemmour. Concernant les parrainages, 11 candidats ont déjà obtenu les 500 signatures d'élus nécessaires. Et une nouvelle liste va être publiée à 17 h par le Conseil constitutionnel.  Avec AFP

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