Présidentielle 2022 : après la crise en Ukraine, des représailles 2.0 de la Russie ?
Les craintes d'ingérences étrangères lors de la campagne présidentielle en France ont été renforcées par la crise ukrainienne, et ce bras de fer qui oppose l’Occident à la Russie. Dans La Voix du Nord ce mercredi, Emmanuel Macron évoque lui-même "des heures décisives pour la sécurité de toute la région."
Dans sa famille politique, on craint que l’épisode déteigne sur la présidentielle, avec des représailles 2.0 de la Russie. "Vladimir Poutine est tout à fait capable de déplacer le terrain de guerre sur le cyber", confie un membre de la future équipe de campagne. "Moi ça m’inquiète beaucoup", dit un ministre de premier plan.
Deux menaces ont été identifiées
D'abord la cyberattaque, pour neutraliser les communications dans une équipe de campagne ou pour subtiliser des documents stratégiques. Ce qui s’était passé en 2017 avec les Macronleaks, ces emails internes à la campagne Macron qui avaient été publiés. Deuxième menace : la manipulation de l’opinion publique via de la désinformation. Ce que le renseignement a identifié avant le Brexit en Grande-Bretagne avec des milliers de faux comptes créés pour orienter le vote. Ou plus récemment lors des élections en Allemagne, avec des messages automatiques qui ciblaient la candidate écologiste. "Ce que l’on voit ces dernières années, c’est plutôt l'œuvre d’officines d’Etat russes", à en croire un proche d’Emmanuel Macron, qui juge que Pékin ou Ankara représentent à ce stade une menace plus faible que Moscou.
De manière préventive, l'arsenal juridique a été renforcé durant le quinquennat avec une loi sur les fake news qui accentue la responsabilité des plateformes.Une nouvelle structure a été créée : Viginum, rattachée à la Défense nationale et chargée de traquer les ingérences numériques étrangères.
Une formation pour les équipes des candidats
Pour la première fois, toutes les équipes de campagne se voient aussi proposer une formation par l’ANSSI, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information. Une deuxième session est organisée ce mois-ci. "On nous a dit que les menaces arriveront de toute façon en fin d'élection, dans les derniers moments, et qu'il fallait donc être prêt à riposter à tout et tout le temps." C’est ce que raconte un conseiller qui a suivi la première session. En Marche ! de son côté rend public ce mercredi son protocole de réponse à ce type d’attaques.