“Plus pour longtemps” : Olivier de Kersauson sans filtre sur l'avenir
C'est à l'occasion de la sortie de son dernier livre, "Veritas tantam", que le navigateur et écrivain Olivier de Kersauson a fait de tristes confidences sur sa vision de l'avenir.
Entré à l'académie de marine en octobre dernier, Olivier de Kersauson a tout de même encore de bonnes raisons de se réjouir de la vie. Après avoir remporté la bataille contre un cancer du poumon, l'Amiral n'a toutefois pas une vision très positive de l'avenir, comme il l'a expliqué avec sa verve habituelle.
"À partir du moment où on sait qu'il n'y en a plus pour longtemps, on s'en fout d'à peu près tout"
C'est comme toujours un moment de grande franchise quand Olivier de Kersausonprend la parole pour livrer son point de vue, car le navigateur n'aime pas passer par quatre chemins et c'est d'ailleurs ce qui l'a rendu si célèbre au-delà même de ses exploits de navigateur. Dans une interview accordée au Figaro, à l'occasion de la sortie de son dernier livre "Veritas Tantam", le célèbre navigateur a livré son regard sur l'avenir. "C'est un truc de vieux, c'est biologique", a-t-il ainsi expliqué "À partir du moment où on sait qu'il n'y en a plus pour longtemps, on s'en fout d'à peu près tout, et on a un regard excessivement détendu sur plein de choses", admet Olivier de Kersauson, reconnaissant qu'avec l'âge, "On n'est plus victime de ses émotions".
Pour lui qui a été le premier navigateur à réaliser un tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, en 1984. ainsi qu'une traversée de l'Atlantique Nord en solitaire en moins de dix jours, en 1990, il n'y a finalement que son entrée à l'académie de marine qui ait apporté "une bonne surprise" à Olivier de Kersauson. En 2018, en apprenant sa maladie, l'homme de la mer a expliqué n'avoir pas vu sa situation comme un combat, relativisant largement sa souffrance face à celle de ceux qu'il a rencontrés. "Je trouvais ça intéressant de parler de ce que la maladie m'a appris non pas sur moi mais sur les autres quand tu les vois souffrir. J'ai vu les gens souffrir et j'ai trouvé ça très dur, très émouvant parfois. Les pavillons de cancéreux, c'est vachement dur... Tu as affaire à des gens qui n'ont pas de défense, qui sont vulnérables. Quand tu vois une femme jeune avec des enfants, c'est une horreur. J'étais vieux déjà donc, en fait, j'avais fait tout ce qui était intéressant à faire. Ce n'était pas un drame si je disparaissais. Pour moi, si, mais pas longtemps."