Plantation de chêne-liège, débroussaillement, zones humides... Comment peut-on tenter d'éviter de futurs incendies ?
Huit feux d'importance recensés en France jeudi 11 août : Gironde, Maine-et-Loire, Jura, Drôme, Aveyron et Lozère. Au-delà de la lutte contre les incendies, quels peuvent être, à plus long terme, les moyens de les prévenir ?
Chaque forêt a ses spécificités, et celle de Landiras en Gironde est un bon exemple : une forêt landaise avec 90% de pins maritimes, exploités pour leur bois.
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Mais une forêt aussi homogène, cela représente un risque selon Jonathan Lenoir, chercheur au CNRS : "La plupart des forêts landaises sont monospécifiques, très homogènes sur le plan de la composition et parfois aussi sur le plan de la structure de leur peuplement. Quand un incendie se déclare, il peut se propager facilement, parce qu'il n'y a pas dans le paysage d'éléments qui pourraient faire pare-feu, ou limiter la progression du feu."
Il faudrait créer dans la forêt landaise des "discontinuités", à même de ralentir les flammes. Cela peut être des zones débroussaillées, des pistes, mais aussi d'autres essences d'arbres. Le chêne-liège, par exemple, mérite toute notre attention. "C'est une espèce intéressante, explique Jonathan Lenoir, parce qu'elle est résistante au feu grâce à son écorce très épaisse, et parce qu'elle est native : on la trouve dans le sud de la France, on n'a pas besoin d'aller la chercher très loin."
Autre préconisation, qui concerne là encore la forêt landaise : la restauration de zones humides. Elles étaient présentes avant l'assèchement des marécages ordonné il y a plus de 150 ans par Napoléon III.
Les particuliers, eux aussi, ont leur rôle à jouer. Ceux qui habitent près des massifs forestiers le savent : ils ont une obligation légale de débroussaillement. Mais d'après un rapport sénatorial rendu la semaine dernière, cette obligation est encore trop peu appliquée. Le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, le reconnaît, et il faut selon lui repenser l'aménagement du territoire : "Il faut raisonner en termes de forêts plus bocagères, de bordures entretenues et plantées de feuillus, qui vont résister davantage au feu."
Avec le réchauffement, les risques d'incendies vont effectivement se multiplier. Mais il faut aussi le rappeler : quelque 90% des feux sont d'origine humaine. Renforcer la sensibilisation, c'est aussi une préconisation du rapport sénatorial.