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Pénuries de carburant en France : le gouvernement fait pression pour résoudre la crise

Une station-service TotalEnergies, prise d'assaut au début de la grève, le 5 octobre à Palavas les Flots. Difficile pour de nombreux automobilistes français de trouver de l’essence ce vendredi. Les files d'attente aux stations-service s’allongent en raison d'un mouvement de grève dans les raffineries Total. Le gouvernement demande "des efforts" pour les salariés afin de tenter de mettre fin à la crise.  "Des efforts" pour les salariés : c'est ce que dit attendre le gouvernement français du groupe TotalEnergies afin mettre un terme à un conflit social qui provoque, depuis une semaine, des pénuries de carburants dans ses stations-service françaises. La plus grande raffinerie de TotalEnergies, située près du Havre (Seine-Maritime), a été mise à l'arrêt à l'appel de la CGT qui entend obtenir une augmentation des salaires. D'autres sites du groupe sont également en grève tandis que les deux raffineries françaises du concurrent américain Esso-ExxonMobil sont aussi à l'arrêt. "Nous attendons des efforts" Le gouvernement est "en lien avec Total pour essayer de faciliter le dialogue social", a indiqué sur LCI Clément Beaune, le ministre délégué aux Transports.  "Nous attendons des entreprises (...) des efforts à l'endroit des salariés", a déclaré Olivia Grégoire, ministre déléguée aux Petites et moyennes entreprises. Sur Franceinfo, elle a appelé "les entreprises concernées qui, pour la plupart, ont quand même de bons résultats, à considérer aussi les demandes d'augmentation de salaire", sans citer nommément TotalEnergies Le groupe a réalisé 10,6 milliards de dollars de bénéfice au premier semestre. Près du tiers des stations françaises concernées Les camions-citernes seront exceptionnellement autorisés à circuler dimanche en raison des "difficultés assez localisées, mais importantes" d'approvisionnement, a fait savoir Clément Beaune. Chez le pétrolier français, outre sa raffinerie de Normandie, les grévistes étaient massivement mobilisés au dépôt de carburants de Flandres, près de Dunkerque (Nord), à la "bio-raffinerie" de La Mède (Bouches-du-Rhône) et au dépôt de carburants de Grandpuits (Seine-et-Marne) notamment, pour limiter au maximum la sortie de produits pétroliers, selon la CGT. La mobilisation était nettement moins importante – 10 à 30% de grévistes – à la raffinerie de Feyzin (Rhône), mais concentrée sur le service stratégique des expéditions, où la CGT revendiquait "entre 80 et 100% de grévistes", a indiqué Pedro Afonso de la CGT. Parce que les blocages des grévistes entraînent une diminution des livraisons de carburant, les stations-service se retrouvent plus régulièrement en rupture de stocks d'essence ou de diesel. Mais le groupe attribue aussi ces perturbations au succès de la remise à la pompe de 20 centimes qu'il accorde depuis le 1er septembre, en sus de la ristourne de l'État de 30 centimes. TotalEnergies gère près du tiers des stations françaises, et près de 15 % des stations-service sont concernées par un manque d'un ou plusieurs carburants, selon une estimation reprise par plusieurs ministres. Le comportement de certains automobilistes a poussé l'État à interdire la vente et l'achat de carburant dans des jerricans et bidons, notamment dans certains départements des Hauts-de-France, où les stations ont été prises d'assaut.  Afin d'apaiser la situation, le gouvernement a activé ponctuellement l'utilisation des stocks stratégiques de l'État dans les régions les plus affectées. "Silence radio complet" de TotalEnergies Alors que la CGT réclame 10 % d'augmentation sur 2022 – 7 % pour l'inflation, 3 % pour "le partage de la richesse" –, la direction rappelle depuis le début qu'elle a octroyé des mesures salariales représentant une augmentation moyenne de 3,5 % en 2022. Elle renvoie par ailleurs à une séance de négociations prévue le 15 novembre et qui portera sur les salaires de 2023. Depuis la raffinerie de Feyzin, Pedro Afonso de la CGT a déploré le "silence radio complet" de la direction de TotalEnergies, "qui ne veut absolument pas faire avancer les choses". "S'il faut tenir jusqu'au 15 novembre, il n'y a pas de soucis", a assuré le syndicaliste, affirmant pouvoir compter sur une importante "caisse de solidarité", créée pour compenser les éventuelles pertes de salaires qu'occasionnerait le conflit pour les grévistes. Avec AFP

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