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Grève : des centaines de trains supprimés à Noël, le gouvernement met la pression sur la SNCF

TRANSPORTS Un mouvement de grève des contrôleurs provoque la panique dans les gares françaises pour le week-end de Noël. Le gouvernement accroît la pression sur la SNCF afin de résoudre cette crise et éviter un scénario identique pour le week-end du Nouvel An. Les effets de la grève des contrôleurs devraient se renforcer samedi 24 et dimanche 25 décembre, avec deux TGV supprimés sur cinq, mais chaque voyageur sera indemnisé "à 200 %", qu'il ait voyagé ou non, a indiqué mercredi la SNCF. Un TGV sur deux devrait circuler sur les axes Nord et Atlantique et trois TGV sur cinq sur les axes Sud-Est et Est. Deux Ouigo sur trois sont prévus, a précisé la SNCF dans un communiqué. Trois trains Lyria et Intercités sur quatre devraient circuler. Vendredi, deux TGV sur trois devraient circuler sur les axes Atlantique et Méditerranée, un train sur deux sur l'axe Nord (le Paris-Lille est annoncé quasiment normal) et trois TGV Est sur quatre. Chaque voyageur dont le train a été supprimé dans le cadre de la grève bénéficiera d'un bon d'achat équivalent à deux fois le montant du billet, a annoncé mercredi la SNCF, même si le billet a été échangé contre un autre. "Cette compensation sera accessible via un formulaire" et est accordée en plus du remboursement du billet à 100 %, à toute personne dont le train TGV Inoui, Ouigo ou Intercité prévu entre le 23 et le 26 décembre a été annulé, a précisé la SNCF. Organisation sur Facebook Depuis novembre et après un premier week-end de grève début décembre, la SNCF peine à nouer le dialogue avec un collectif de contrôleurs qui s'est organisé sur Facebook, pour réclamer une meilleure reconnaissance. Indépendants des syndicats, ils ont quand même dû s'appuyer sur ces derniers pour déposer des préavis. La direction a proposé d'augmenter la "prime de travail" des chefs de bord (nom officiel des contrôleurs) de 600 euros par an, dont une partie intégrée au salaire en 2024, ainsi qu'une indemnité supplémentaire de 600 euros bruts par an. Des propositions jugées suffisamment satisfaisantes pour que l'Unsa-Ferroviaire retire son préavis et que la CGT-Cheminots et SUD-rail n'appellent pas à arrêter le travail. Des centaines de contrôleurs en ont décidé autrement. En 2019 contre la réforme des retraites, puis en 2021 sur l'axe Sud-Est, des grèves avaient aussi perturbé le premier week-end des vacances. La compagnie ferroviaire avait décidé pour la première fois l'an dernier de rembourser les voyageurs le double du montant de leur billet annulé. Elle a cette année adapté le dispositif en introduisant le bon d'achat. Réactions du gouvernement Cette grève a amené plusieurs ministres à réagir. "À Noël, on ne fait pas grève", affirmait mercredi le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. "Je pense que cette grève ne peut pas être justifiée, et cette grève ne peut pas être comprise par les Français", a déclaré jeudi le ministre des Transports Clément Beaune sur FranceInfo. Il a dans le même temps balayé l'idée d'une éventuelle réquisition du personnel de la SNCF. "Il ne faut pas vendre des illusions", les réquisitions étant "encadrées juridiquement et même constitutionnellement", a-t-il dit. "Le seul moyen de ne pas pénaliser les Français (...) c'est le dialogue social", a insisté le ministre des Transports, indiquant également que la grève va "coûter sans doute une centaine de millions d'euros" à la SNCF. De son côté, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a exigé une solution "dans les prochaines heures" de la part de la direction de la SNCF pour qu'elle résolve la grève des contrôleurs. "C'est ça la responsabilité de la direction de la SNCF, elle a le soutien de l'État, elle doit trouver les voies et moyens de sortir de ce conflit", a-t-il dit sur Sud Radio. "Je pense que décider de faire grève un 24 et un 25 décembre, cela abîme le droit de grève. Après les années que l'on a connues, il y a ce besoin de se retrouver. (...) 200 000 Français qui ne vont pas pouvoir prendre leur train pour passer Noël avec leurs proches, ce n'est pas digne", a de son côté déclaré le ministre de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu sur France 2. Le gouvernement ne s'attend toutefois pas à une quelconque amélioration dans les prochaines heures et estime que l'enjeu "c'est maintenant de faire en sorte qu'on ne se retrouve pas avec le même scénario la semaine prochaine" pour le weekend du Nouvel An.

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