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Pédocriminalité : Darmanin demande aux prêtres de dénoncer les faits "à la justice"

Une semaine après la remise du rapport choc sur les abus sexuels dans l'Église, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a rappelé au président de la conférence des évêques de France qu'aucune loi n'était supérieure à celles de la République. Il a déclaré que le secret de la confession dans l'Église catholique ne saurait servir de justification pour ne pas dénoncer des crimes sexuels commis contre des enfants. Gérald Darmanin a affirmé, mardi 12 octobre, que les prêtres ayant connaissance de "crimes" contre des "enfants de moins de 15 ans", devaient "porter" ces faits de pédocriminalité "à la justice" et ne pas y opposer le secret de la confession. Le ministre de l'Intérieur s'exprimait à l'Assemblée nationale juste après avoir reçu, en qualité de ministre des Cultes, le président de la conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, qui avait jugé que le secret de la confession était "plus fort que les lois de la République" et ne pouvait donc pas être brisé, provoquant une vive polémique. Gérald Darmanin a donc rappelé au président de la conférence des évêques de France qu'aucune loi n'était supérieure à celles de la République et que le secret de la confession dans l'Église catholique ne saurait servir de justification pour ne pas dénoncer des crimes sexuels commis contre des enfants. Le secret de la confession est certes reconnu dans le droit français comme un secret professionnel, mais il "souffre d'exceptions lorsqu'il concerne notamment les crimes commis pour des enfants de moins de 15 ans", a affirmé le ministre. Une semaine après la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), le ministre a toutefois salué "le courage de l'Église de France de commander ce rapport (...) et de donner à M. (Jean-Marc) Sauvé mandat pour faire toute vérité sur cette histoire, cette ténébreuse histoire". "Une formulation maladroite", selon Mgr Éric de Moulins-Beaufort Dans un communiqué publié à l'issue de leur entretien, Éric de Moulins-Beaufort a pour sa part reconnu une "formulation maladroite" dans sa réponse aux questions des journalistes mercredi dernier sur FranceInfo, lorsqu'il avait affirmé que que le secret de la confession était "plus fort que les lois de la République". L'ecclésiastique a assuré dans ce communiqué que les chrétiens doivent "chercher le bien sans relâche, ce qui ne peut se faire sans respecter les lois de son pays". "L'ampleur des violences et agressions sexuelles sur mineurs révélées par le rapport (...) impose à l'Église de relire ses pratiques à la lumière de cette réalité. Un travail est donc nécessaire pour concilier la nature de la confession et la nécessité de protéger les enfants", a ajouté l'archevêque de Reims, réaffirmant "la détermination de tous les évêques et, avec eux, de tous les catholiques, à faire de la protection des enfants une priorité absolue, en étroite collaboration avec les autorités françaises". Mgr Éric de Moulins-Beaufort a en outre demandé "pardon aux personnes victimes" pour le "débat suscité par (ses) propos". Avec AFP et Reuters

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