Paris sportifs : les jeunes de banlieue directement ciblés par les opérateurs ?
Les publicités des opérateurs de paris sportifs utilisent les codes des adolescents pour les inciter à jouer. L'autorité nationale de régulation a été saisie, et devrait réagir afin de renforcer les contrôles.
Des pubs pour les paris sportifs, tournées comme des clips de rap, promettent la gloire et le prestige. L'argent facile serait le moteur de l'ascenseur social. Les jeunes, plus précisément ceux issus des banlieues, serait la cible. Loin de la fortune promise, deux d'entre eux témoignent. À 16 et 18 ans, ils jouent depuis plusieurs années, et accumulent les pertes. "En deux ans, j'ai perdu à peu près dans les 2 500, 3 000 euros", confie un jeune parieur.
"Tipster", une pratique illégale mais légion sur les réseaux
Comme eux, un tiers des 15/17 ans parie en ligne. La mode a été propagée par les réseaux sociaux. Sur Instagram et Facebook, des influenceurs affichent un train de vie prétendument obtenu grâce aux paris, fait de voyages, hôtels de luxe et liasses de billets. Certains vendent même leurs pronostics, les "tipsters". La pratique est pourtant illégale, passible de deux ans de prison et 300 000 euros d'amende. Sur les réseaux sociaux, ils sont pourtant légion, et proposent des abonnements allant d'une dizaine à plusieurs centaines d'euros. Certains sont directement affiliés à des opérateurs, qui leur reverse commission ou bonus. Alors que 12% des 15-17 ans sont dépendants aux jeux, les associations réclament un durcissement de la loi.