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Insolite et Faits divers

"On préférerait faire autre chose que gérer les fêtes clandestines", dit le délégué général du syndical de police Alliance

Les milliers de personnes qui se sont réunies aux Invalides à Paris vendredi 11 et samedi 12 juin ont été dispersées "en 40 minutes" par la police, selon Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat de police Alliance. Le week-end a été "bien chargé" pour les forces de l'ordre, souligne Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat de police Alliance. Et il l'a été d'autant plus qu'elles ont été mobilisées pour disperser des rassemblements festifs en plein air à Paris, dans les soirées de vendredi 11 et samedi 12 juin. "Très honnêtement, on préférerait faire autre chose que gérer les fêtes clandestines" et "gérer des dispersions de rassemblements tous les soirs". Stanislas Gaudon se félicite qu'en "40 minutes" la police ait "réussi, deux soirs de suite, à disperser l'ensemble des personnes qui avaient bravé tous les interdits". franceinfo : Avez-vous assez de moyens pour faire respecter le couvre-feu de 23h, face à la multiplication des rassemblements nocturnes, notamment à Paris ? Stanislas Gaudon : Je tiens à rappeler que ce samedi avait été bien chargé pour les forces de sécurité. Il y avait 140 manifestations sur l'ensemble du territoire et une manifestation relativement importante qui a réuni 9 000 personnes qui ont mobilisé beaucoup de forces mobiles, notamment dans le cadre du maintien de l'ordre. Donc, le soir, effectivement, nous n'étions pas en surnombre pour pouvoir gérer. Le vendredi soir, il y avait 2 à 3 000 personnes sur l'esplanade des Invalides, et le samedi soir, il y avait à peu près un millier de personnes qui s'étaient réunies en totale infraction avec les règles concernant les rassemblements de plus de dix personnes. En 40 minutes nous avons réussi, deux soirs de suite, à disperser l'ensemble des personnes qui avaient bravé tous les interdits. Maintenant, l'anticipation n'est pas possible, à moins de créer une cellule de veille sur les réseaux sociaux. Vous avez des rendez-vous qui sont pris et en quelques minutes avec des centaines, voire des milliers de personnes qui sont capables de se rassembler en un lieu donné. La permission de 23h30 accordée au tournoi de Roland-Garros ce vendredi soir n'a-t-elle pas créé une brèche et incité à braver le couvre-feu ? On ne parle pas de la même chose. Un match de tennis dans une enceinte fermée où il y a des gestes barrières avec le positionnement des personnes dans le court, c'était quand même nettement différent des fêtes clandestines qu'on a vues vendredi et samedi soir. Ces personnes-là se sont réunies à plusieurs milliers. Lorsqu'ils vont retourner dans leur domicile, lorsqu'ils vont retourner au travail, s'ils sont porteurs du virus, que va-t-il se passer ? Ils vont contaminer les autres. Réclamez-vous davantage de moyens pour assurer le couvre-feu jusqu'au 30 juin ? Plus de moyens, ça voudrait dire qu'il faut faire des arbitrages sur les missions de police. Est-ce que vous allez dire demain : "on va supprimer de la sécurité publique, on va supprimer du contrôle aux frontières, on va supprimer de l'investigation au profit de la gestion des fêtes clandestines" ? Les effectifs de police ne sont pas extensibles à souhait. Nous travaillons avec les moyens et les effectifs que nous avons. On ne peut pas les démultiplier, sauf à faire des arbitrages, ce sera au pouvoir politique de les faire. Très honnêtement, on préférerait faire autre chose que gérer les fêtes clandestines. Si c'est pour tous les soirs gérer des dispersions de rassemblements... Attendons 15 jours que le couvre-feu soit définitivement terminé.

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