Marseille : "On ne va pas régler le problème des stupéfiants en sanctionnant les consommateurs", répond un syndicat de policiers à Emmanuel Macron
Marseille : "On ne va pas régler le problème des stupéfiants en sanctionnant les consommateurs", répond un syndicat de policiers à Emmanuel Macron
Si Bruno Bartocetti, délégué syndical Unité SGP-Police-FO Grand Sud, salue en partie les annonce du chef de l'État, il faut, selon lui, plus "s'intéresser aux jeunes" pour "éviter que le trafic de drogue ne les envoie dans le mur".
"Ça fait partie des pistes intéressantes. Mais c'est sûr qu'on ne va pas régler le problème des stupéfiants en sanctionnant les consommateurs", a réagi Bruno Bartocetti, délégué syndical Unité SGP-Police-FO Grand Sud, jeudi 2 septembre sur franceinfo après les déclarations d'Emmanuel Macron mercredi à Marseille. "Il faut que tout le monde comprenne dans notre pays que les consommateurs de drogue sont des complices" des trafiquants, a affirmé le président de la République devant des policiers réunis dans un commissariat du 14e arrondissement de Marseille.
>> "Tu ne peux rien faire, c'est comme ça, c'est Marseille" : dans une cité des quartiers nord, la résignation face à la violence
"Il y a de plus en plus de consommateurs, cela montre que notre société est bien malade", a déploré le délégué syndical.
"Il va donc falloir travailler là-dessus de manière stratégique car c'est de plus en plus difficile de travailler en flagrant délit", a indiqué Bruno Bartocetti.
Bruno Bartocetti a "salué" les annonces du chef de l'État, en parlant de "bon début". Emmanuel Macron a promis de financer un nouvel hôtel de police, de déployer des policiers supplémentaires et 500 caméras de vidéosurveillance dans les quartiers nord de la ville. Pour Bruno Bartocetti, "il faut surtout travailler avec tout le monde pour sécuriser Marseille et toutes les villes de France".
Des effectifs "supplémentaires" qui remplacent ceux "perdus"
"C'est important de pouvoir reconnaître les efforts consentis par le chef de l'État", a estimé Bruno Bartocetti. "100 effectifs supplémentaires en septembre, 200 dès l'année prochaine au lieu d'attendre fin 2023, c'est une excellente annonce car c'est important de pouvoir travailler en sécurité pour pouvoir sécuriser la population", a-t-il reconnu, précisant toutefois qu'il s'agit "d'effectifs que nous avions perdus". Le délégué syndical a toutefois estimé que pour "repousser ce fléau national il faut un travail beaucoup plus large" qui doit passer par davantage de moyens "donnés aux officiers de police judiciaire". "C'est très important, pour faire tomber un réseau, de pouvoir travailler avec les renseignements territoriaux, la police judiciaire, avec tous ces réseaux de policiers qui doivent travailler sur du long terme."
Concernant la volonté d'Emmanuel Macron de rendre responsables les consommateurs, "Marseille ne se limite pas aux trafics de drogue et aux matchs de foot, vous avez une énergie humaine très importante, il faut s'intéresser à ces jeunes", a nuancé Bruno Bartocetti. Il a appelé à travailler avec leurs parents et avec les éducateurs sportifs et sociaux, à "favoriser l'emploi" de ces jeunes "qui débordent d'énergie" pour "éviter que le trafic de drogue ne les envoie dans le mur". La vraie peine, selon lui, "c'est la peine de mort pour ces gens qui ont une espérance de vie de 30 ans maximum".