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Économie et marchés

Nouveau vol test pour l'immense fusée Starship de SpaceX après une première explosion

Le vaisseau Starship de SpaceX doit s'élancer samedi à 13 h GMT depuis la base de Boca Chica, au Texas, et tenter de faire le tour de la Terre. Un nouveau test pour la plus grande et plus puissante fusée jamais construite, qui avait explosé en plein vol il y a six mois lors de son premier lancement. Explosera ou explosera pas ? SpaceX doit de nouveau faire décoller samedi 18 novembre la plus grande et plus puissante fusée jamais construite, Starship, après un premier lancement qui s'était terminé en une gigantesque explosion au printemps. Ce deuxième vol d'essai de SpaceX, l'entreprise du milliardaire Elon Musk, sera notamment scruté de près par la Nasa, qui compte sur ce vaisseau pour ses futures missions sur la Lune. La fusée géante de 120 mètres de haut doit s'arracher du sol samedi à 7 h locales (13 h GMT), lors d'une fenêtre de tir de 20 minutes, depuis la base de SpaceX à Boca Chica, dans l'extrême sud du Texas, aux États-Unis. Le 20 avril, Starship avait décollé pour la première fois dans sa configuration complète. Mais plusieurs moteurs n'avaient pas fonctionné. SpaceX avait alors volontairement fait exploser la fusée au bout de quatre minutes. Le décollage avait propulsé un nuage de poussière jusqu'à plusieurs kilomètres du pas de tir, lui-même fortement endommagé. Des morceaux de béton avaient été catapultés sous la puissance des moteurs, et un incendie s'était déclenché dans un parc régional voisin. Le régulateur aérien américain (FAA) avait ouvert une enquête, avant de finalement donner son feu vert mercredi pour un deuxième vol. En sept mois, l'aire de lancement a été reconstruite, et un système de "déluge" d'eau a été installé et testé. Ces trombes d'eau déversées au moment de l'allumage des moteurs doivent atténuer les ondes acoustiques, limitant les vibrations. Des associations poursuivent séparément la FAA en justice, accusée d'avoir mal évalué l'impact environnemental de la nouvelle fusée. "Nous craignons que ce deuxième lancement crée une fois de plus des dommages environnementaux importants", a déclaré à l'AFP Jared Margolis, avocat de l'ONG Center for Biological Diversity. Un tour "presque complet de la Terre" La fusée est composée de deux étages : l'étage de propulsion Super Heavy et ses 33 moteurs, et le vaisseau Starship, placé au-dessus et qui donne par extension son nom à la fusée entière. Lors du premier essai, ces deux étages n'avaient pas réussi à se séparer en vol. Le système de séparation a donc été changé, a indiqué Elon Musk lors d'une conférence début octobre, ajoutant que le test de ce système serait "la partie la plus risquée" du deuxième vol. "Je ne veux pas susciter de trop grands espoirs", a prévenu le patron de SpaceX. Le plan de vol est le même qu'en avril : le vaisseau doit tenter de faire un tour "presque complet de la Terre" et amerrir dans le Pacifique, au large des côtes d'Hawaï, a décrit le milliardaire. Le vaisseau n'atteindra pas techniquement l'orbite terrestre, mais sera "juste en-dessous". Pour l'entreprise, l'explosion de prototypes est moins problématique en matière d'image qu'elle le serait pour la Nasa et ses fonds publics, selon les experts. Enchaîner les tests selon un processus d'itération rapide lui permet ainsi d'accélérer le développement de ses engins. La Lune et Mars en ligne de mire Mais le développement de Starship ne semble malgré tout pas assez rapide pour coller aux plans de l'agence spatiale américaine, qui a passé contrat avec SpaceX. Une version modifiée de l'engin doit servir d'alunisseur afin de déposer, pour la première fois depuis 1972, des astronautes sur la surface lunaire. Cette mission, nommée Artémis 3, est officiellement prévue en 2025 – une date qui semble de fait de plus en plus irréaliste. Au-delà de la Lune, Elon Musk souhaite faire de Starship "un moyen de transport généralisé vers n'importe quelle destination dans le système solaire", notamment Mars. Son but est l'établissement d'une colonie autonome sur la planète rouge, afin de faire de l'humanité une espèce multiplanétaire. Si la taille de Starship est "absurde", explique-t-il, c'est parce que construire une "base permanente sur la Lune et une ville sur Mars" requiert d'emporter des millions de tonnes de charge utile. Mais la réelle innovation de Starship est qu'elle doit être entièrement réutilisable, les deux étages étant conçus pour à terme revenir se poser sur leur pas de tir – réduisant ainsi les coûts. Seul le premier étage de la fusée Falcon 9 de SpaceX est actuellement récupéré. Starship est à la fois plus grande que la nouvelle mégafusée de la Nasa, SLS (98 m), qui s'est envolée pour la première fois il y a un an, et que la légendaire Saturn V, la fusée du programme lunaire Apollo (111 m). La poussée au décollage de Starship est aussi environ deux fois plus puissante que ces deux lanceurs. Avec AFP

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