Naufrage du Titanic : il n'y avait pas de brouillard la nuit du drame
Il y a 110 ans, dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, se produisait le naufrage du Titanic. Il reste un mystère : comment l'équipage a-t-il pu être surpris par un iceberg de 30 mètres de haut ? Une équipe de Météo-France a mené l'enquête à sa façon.
L'explication sur le naufrage du paquebot Titanic est enfin trouvée. C’est un travail documentairebasé sur des archives et différents travaux scientifiques publiés depuis. Et première conclusion, il n’y avait pas de brouillard autour du Titanic cette nuit-là. Cela avait été l’un des motifs avancés au départ pour expliquer la collision. Mais les cartes météo sont formelles : le 14 avril 1912 il y avait un anticyclone centré sur la zone du naufrage, au large de Terre Neuve et il n’y avait pas de vague, pas de brume, pas de vent. S’il y a eu un problème de visibilité, il s’explique par autre chose.
L'équipage a pu être victime d'illusions d’optique liées aux températures. Dans cette zone de l'Atlantique, plusieurs phénomènes de mirage ont en effet pu survenir et notamment la "fata bromosa", la "brume de fée", explique Marie-Hélène Pépin, responsable du service de documentation scientifique et technique de Météo-France. La mer très froide à proximité de l’iceberg qui rencontre un air plus chaud juste au-dessus de la surface, cela peut créer une large bande floue qui empêche totalement de voir l'horizon.Ce phénomène connu des navigateurs depuis le Moyen-Âge s’explique scientifiquement : la lumière dévie sa course lorsque l'atmosphère qu'elle traverse change de température, du coup notre œil voit trouble et les archives montrent que toutes les conditions étaient réunies cette nuit là, pour qu’un tel phénomène se produise.
Une vingtaine d’icebergs de plus de 60 mètres de haut dans la zone du naufrage
Différentes commissions d'enquête officielles ont aussi retenu aussi des défaillances humaines, comme la vitesse excessive du Titanic, mais cet effet d’optique a pu être une circonstance aggravante. Par ailleurs, côté météo, autre contexte particulier : les archives témoignent d’une particulière douceur des températures durant cet hiver 1911-1912. Normalement, le paquebot n’aurait pas dû croiser d’iceberg sur sa route, mais cette année était exceptionnelle. Les secours avaient dénombré plus d’une vingtaine d’icebergs de plus de 60 mètres de haut dans la zone du naufrage.
Aujourd’hui s'intéresser à des phénomènes optique et la visibilite autour des icebergs reste d'actualité, souligne Météo-France. Car le réchauffement climatique risque malheureusement de modifier les conditions de navigation en zone Arctique.