Monténégro : des institutions visées par une importante cyberattaque, le Premier ministre appelle à l'aide internationale
Le petit pays des Balkans ciblé par des cyberattaques. Des institutions gouvernementales du Monténégro étaient visées samedi 27 août et depuis la veille par une importante attaque informatique. Certains responsables y voient la main de la Russie, même si le Premier ministre, Dritan Abazovic, reste prudent sur l'origine de cet acte. Il s'agit de la deuxième cyberattaque en une semaine, après une première vague ayant frappé des institutions du pays, dans la foulée d'une motion de censure qui a renversé le 19 août son gouvernement.
Après avoir réuni tard vendredi le Conseil de sécurité nationale pour décider des mesures à prendre, le chef du gouvernement, Dritan Abazovic, qui gère les affaires courantes, ne s'est pas exprimé sur les origines de cette attaque, mais son ministre de la Défense a désigné la Russie. La Russie a ajouté en mars le Monténégro sur sa liste de "pays ennemis", après son alignement sur des sanctions de l'Union européenne contre Moscou en raison de son invasion de l'Ukraine en février.
Un appel à l'aide internationale
"Nous n'avons pas pu faire confirmer, au conseil, par des gens compétents dans ce domaine, si un individu, un groupe ou un Etat était derrière (cette attaque), mais nous n'avons pas pu exclure cela non plus", a déclaré Dritan Abazovic en conférence de presse. Les systèmes informatiques de plusieurs institutions ont été "infectés", dont celui du ministère des Finances, a-t-il ajouté. Plusieurs médias, citant un "briefing informel" pour la presse locale à l'Agence de sécurité nationale (ANB), affirment samedi que l'attaque est dirigée par "plusieurs services russes". Selon la même source, "toutes les infrastructures essentielles" sont en danger, notamment les systèmes d'électricité et d'approvisionnement en eau.
"Le Monténégro adressera une demande aux partenaires internationaux pour recevoir une aide d'experts afin de recouvrer éventuellement des données récupérées dans cette attaque et pour prévenir des attaques à l'avenir", a également précisé le Premier ministre. Le ministre de la Fonction publique, Maras Dukaj, a dit samedi qu'il s'agissait de "l'attaque de la plus grande intensité" à avoir été commise dans ce pays de 620 000 habitants. Mais "grâce aux mesures rapides, il n'y a pas eu de dégâts durables pour les infrastructures informatiques", a-t-il tweeté. Maras Dukaj avait assuré samedi soir que "les comptes des citoyens et des entreprises, tout comme leurs données, (n'étaient) pas menacés".