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Après 12 heures de sommet entre Emmanuel Macron et les chefs de partis, la gauche se dit "déçue"

Le président français Emmanuel Macron a réuni mercredi les chefs des partis politiques pour 12 heures de discussions sur la situation internationale, les institutions et la "cohésion de la Nation" après les émeutes du début de l'été. À la sortie de ce sommet politique, au petit matin jeudi, la gauche a exprimé sa déception. Les leaders de la gauche parlent aux journalistes à la fin du sommet avec Emmanuel Macron, le 31 août 2023 à Saint-Denis. Emmanuel Macron et les chefs de partis ont joué les prolongations jusque tard dans la nuit, jeudi 31 août pour le sommet politique inédit voulu par le chef de l'État en quête de points de "consensus", un débat qui a "déçu" l'opposition de gauche. Les échanges à huis clos ont débuté mercredi à 15 h à Saint-Denis, au nord de Paris, pour ne se terminer qu'après 3 h jeudi : douze heures de discussions sur la situation internationale, les institutions et la "cohésion de la Nation" après les émeutes du début de l'été. À la fin du sommet, Emmanuel Macron a expliqué qu'il entendait proposer "rapidement" une "méthode" de travail avec "un agenda plus précis", sans s'engager sur de possibles référendums, ont rapporté un chef de parti et une source proche d'un autre participant. Il a dit souhaiter réunir à nouveau les onze chefs de partis représentés au Parlement dans un "format identique" à ces "Rencontres de Saint-Denis". Premier à se présenter devant les médias à l'issue de cette réunion, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a évoqué des débats "francs", mais s'est dit "dans l'incapacité" de préciser sur quoi ils déboucheraient. "Il n'y a pas de conclusion pour l'instant", a-t-il dit. Le dirigeant du parti d'extrême droite a assuré avoir dit à Emmanuel Macron "que la réforme des retraites avait évidement créé un fossé entre lui et les Français" et qu'un référendum sur l'immigration, qu'il réclame, était la "seule mesure efficace". "Planète Mars" "On est venus, on a vu et on a été déçus", a dit juste après la cheffe des écologistes Marie Tondelier, tandis que Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, lâchait à ses côtés avoir eu "l'impression de vivre 12 heures sur la planète Mars", face à un interlocuteur qui n'est pas "prêt à entendre" les propositions de la gauche. "On est loin du grand soir", a renchéri le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, qui a décrit un président de la République qui "s'est engouffré dans les propositions de la droite". Seul point positif à ses yeux, un engagement présidentiel sur une "conférence salariale", que la Nupes demandait. Arrivés à quatre avec le dirigeant communiste Fabien Roussel, les chefs de la Nupes n'étaient plus que trois devant les caméras à la sortie de la réunion. Très courtisé par la Macronie qui dépend souvent des voix de la droite à l'Assemblée en l'absence de majorité absolue depuis 2022, le patron du parti Les Républicains Éric Ciotti ne s'est pas exprimé publiquement. Selon un cadre du camp présidentiel, les discussions sur la situation internationale ont été "constructives", et celles sur les institutions ont montré que la nécessité d'une "modernisation" pour "faire davantage participer les citoyens" était "partagée" par tous. Durant douze heures, rien n'avait filtré sur la teneur des échanges : la presse était tenue à l'écart et les participants ont dû se séparer de leurs téléphones, qu'il n'ont récupérés que brièvement lors de courtes pauses entre les sessions. Séminaire le 6 septembre Cette "initiative politique d'ampleur" promise par Emmanuel Macron avant la pause estivale vise à bâtir "ensemble" des textes législatifs et ouvrir la voie, "le cas échéant", à des référendums, selon la lettre d'invitation présidentielle. Un séminaire gouvernemental de suivi se tiendra le 6 septembre. Tous les chefs des partis représentés au Parlement avaient accepté l'invitation, mais avec méfiance du côté de l'opposition qui soupçonne le chef de l’État de surtout chercher à relancer un quinquennat à la peine. "Le président veut voir les désaccords et, s'ils sont insurmontables, voir sur quels sujets les Français peuvent trancher" par voie référendaire, expliquait avant la réunion un cadre du camp présidentiel.  Les partis d'opposition ont présenté des propositions de référendums sur leurs chevaux de bataille : l'immigration à droite et à l'extrême droite, la réforme des retraites côté Nupes. Fin de non-recevoir du président sur ce dernier point, selon les leaders de gauche. Mercredi matin, Olivier Véran est revenu sur la notion de "préférendum" qu'il avait évoquée en début de semaine. "La Constitution vous autorise à poser plusieurs questions le même jour, dans le cadre de scrutins indépendants", a-t-il assuré. "Je rêve d'un référendum dans lequel une dizaine de questions sont posées aux Français", sur les institutions, l'immigration ou encore la dépénalisation du cannabis, a aussi dit dans un entretien à La Tribune le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, secrétaire général du parti Horizons. Avec AFP

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