Mondial-2023 : Luis Rubiales s'excuse après le tollé provoqué par son baiser à Hermoso
Devant la polémique suscitée par son baiser à la joueuse Jenny Hermoso lors du sacre de l'Espagne en Coupe du monde, Luis Rubiales, le président de la Fédération espagnole de football, a d'abord tenté de se justifier avant de finir par s'excuser.
D'abord offensif puis les excuses. Le président de la Fédération espagnole de football (RFEF), Luis Rubiales, a fini par exprimer des regrets, lundi 21 août, au lendemain de la polémique provoquée par son geste à l'égard de Jennifer Hermoso.
À l'issue de la victoire de l'Espagne face à l'Angleterre en finale du Mondial-2023, il a embrassé la footballeuse sur la bouche.
"Dans un moment de plus en plus fusionnel, sans aucune mauvaise intention, sans aucune mauvaise foi, eh bien il s'est passé ce qui s'est passé", a-t-il indiqué dans une vidéo d'excuse envoyée par la Fédération espagnole aux médias.
La scène avait d'abord été comparée au baiser entre l’ancien gardien Iker Casillas et la journaliste Sara Carbonero après la victoire de l’Espagne au mondial masculin en 2010. Mais c'était alors l'officialisation du couple et la révélation d'un secret de polichinelle. Ce qui n'est pas du tout le cas pour le geste de Luis Rubiales sur la numéro 10.
Jenni Hermoso a minimisé avec légèreté cet incident, déclarant dans un direct sur Instagram diffusé depuis les vestiaires "Ça ne m'a pas plu, hein !" avant de sourire à l'objectif.
Depuis, elle calme le jeu à chacune de ses interviews, parlant d'"un geste mutuel totalement spontané en raison de l'immense joie que procure la victoire d'une Coupe du monde", dans une déclaration transmise à la presse par la Fédération.
"Seul un oui est un oui"
Cependant, l'affaire a été prise au sérieux par plusieurs politiques. La ministre de l'Égalité du gouvernement espagnol, Irene Montero, a pour sa part dénoncé l'attitude de Juan Rubiales sur le réseau social X. "Nous ne devrions pas considérer que donner un baiser sans consentement est une chose 'qui arrive'. C'est une forme de violence sexuelle que nous, les femmes, subissons au quotidien et jusqu'à présent invisible, et que nous ne pouvons pas normaliser. C'est le devoir de toute la société. Avec le consentement au centre de tout."
"Seul un oui est un oui", conclut-elle en référence à la loi adoptée par le gouvernement en mai 2022.
Le ministre des Sports et de la Culture espagnol Miquel Iceta, interrogé par la radio nationale (RNE), a qualifié le geste de Rubiales "d’inacceptable", a rappelé le président de la Fédération à sa "responsabilité publique" le sommant de s'expliquer et s'excuser.
Un personnage controversé
Réagissant à chaud au micro de la radio espagnol COPE avant de quitter Sidney lundi, Luis Rubiales s'est montré très offensif : "C’est un petit geste entre deux amis qui fêtent quelque chose… On ne répond pas aux connards. Moi, avec tout ce qu’il s’est passé, encore plus de connards et d’idiots… non merci. On ne donne pas d’importance à cela et on veut profiter du moment et je ne veux pas répondre à tous ces cons qui ne savent pas voir le positif. C’est un geste sans mauvaise intention. S’il y a des idiots, qu’ils continuent à l’être", a-t-il assuré.
Le discours a cependant complètement évolué en fin d'après-midi lundi. Dans la vidéo publiée par la Fédération, Luis Rubiales tente de faire amende honorable face caméra : "Je dois reconnaître que je me suis trompé. Il n’y avait aucune mauvaise intention dans un instant d’effusion immense. D’ici, nous le voyions de manière naturelle mais, en dehors, ça a été perçu de manière trouble. Je dois m’excuser, apprendre et comprendre que, quand on est président, on doit faire plus attention."
Le baiser du président de la Fédération s'inscrit dans un contexte lourd au sein de la sélection espagnole. Des joueuses dénoncent depuis des mois les méthodes jugées "dictatoriales" du sélectionneur, Jorge Vilda,qui bénéficie du soutien indéfectible de son président.
Luis Rubiales, en poste depuis 2018, a par ailleurs été accusé d'avoir organisé des orgies avec l'argent de la Fédération en septembre dernier.
Avec AFP