Mondial-2023 de football : face aux Brésiliennes, les Bleues déjà à un tournant
La France affronte le Brésil samedi en deuxième match du groupe F. Les Françaises, qui ont entamé leur Mondial par un nul (0-0) contre la Jamaïque, espèrent renouer avec la victoire face aux Brésiliennes, qui ont, elles, triomphé du Panama (4-0).
Estelle Cascarino et Grace Geyoro réagissent après le match de l'équipe de France contre la Jamaïque, à Sidney, le 22 juillet 2023.
Mal embarquées au Mondial, les Bleues abordent sans certitudes le sommet de leur premier tour face au Brésil, samedi 29 juillet (12 h) à Brisbane (en Australie). Une affiche séduisante mais brouillée par l'inconnue qui subsiste sur l'état physique de leur capitaine Wendie Renard.
C'est un premier tournant pour l'équipe d'Hervé Renard et ses grandes ambitions : devant près de 50 000 spectateurs, les Bleues n'ont plus vraiment le droit à l'erreur après leur match nul inaugural contre la Jamaïque (0-0).
Quatre ans après le mémorable France-Brésil du Mondial à domicile, une victoire 2-1 après prolongation en huitième de finale au Havre, et 25 ans après celui des hommes en finale en 1998, la France a beaucoup à perdre dans cette affiche cinq étoiles. Une défaite contre la Seleção de la légende Marta sonnerait la fin des espoirs de première place dans le groupe F et condamnerait les Bleues à un huitième de finale probable face aux redoutées Allemandes.
Mais ce n'est que le meilleur des scénarios. Car la peur d'une catastrophique élimination dès la phase de groupes, une première depuis vingt ans, serait tout à coup bien réelle : les Bleues n'auraient plus leur destin en main, même en cas de victoire contre le modeste Panama mercredi (12 h) à Sydney, en clôture du premier tour.
En revanche, un succès contre les Sud-Américaines, huitième nation mondiale qui n'a jamais battu les Bleues, ouvrirait grand les portes de la phase finale, sans doute avec la première place du groupe.
"À nous d'être nous-mêmes"
En plein samedi de chassé-croisé estival en France, Hervé Renard reste persuadé d'avoir pris le bon itinéraire en direction d'un premier trophée international, le rêve d'une génération talentueuse et d'une Fédération ambitieuse. "Il n'y a pas de stress à avoir" temporise néanmoins Hervé Renard, tout en rappelant la "résonance particulière" d'un tel choc. "Une Coupe du monde, ça se vit intensément. Ce sont des moments inoubliables, qui peuvent être fantastiques, donc il faut se libérer. À nous d'être nous-mêmes".
Mais les bagages des Bleues sont assez lourds sur la route du Brisbane Stadium : il y a les doutes nés du premier match, assez insipide et inquiétant offensivement, et surtout les blessures. En additionnant les absences et les pépins physiques subis depuis le début de la préparation, l'encadrement français pourrait en effet se constituer un sacré onze de départ...
Samedi, il est surtout suspendu à une incertitude majeure concernant sa capitaine Wendie Renard, défenseure à l'impact non négligeable du haut de ses 33 ans, 147 sélections et quatre Coupes du monde disputées.
La Martiniquaise, diminuée par un "pépin" au mollet gauche, "connaît son corps" et "prendra la décision" elle-même en vue d'une titularisation, a précisé Hervé Renard. Mais "on a besoin d'elle", a-t-il lancé, relançant la partie de poker menteur débutée depuis lundi quant à l'état réel de cette cadre des Bleues.
Le souvenir du France-Brésil de 2019
"Elle se prépare comme si elle allait jouer. On a l'avantage d'avoir quelqu'un qui connaît bien son corps", positive auprès de l'AFP Jean-Michel Aulas, responsable de la délégation en Australie et proche de Renard pour l'avoir eue dans ses rangs comme président de l'Olympique Lyonnais (OL).
Ces derniers jours, l'hypothèse de la voir débuter, quitte à rester au repos mercredi (12 h) face au Panama, a été avancée par plusieurs sources proches des Bleues.
L'expérience de la capitaine ne sera pas de trop contre la Seleção, en tête du groupe après sa démonstration contre le Panama (4-0).
Rajeunie et enthousiaste sous la houlette d'une sélectionneuse renommée dans le football féminin, la Suédoise Pia Sundhage, l'équipe brésilienne compte sur sa révélation Ary Borges, trois fois buteuse au premier match, et sur l'aura de sa "reine" Marta (37 ans), attendue en seconde période.
En face, le duo Kadidiatou Diani-Eugénie Le Sommer tente de convoquer le souvenir du France-Brésil de 2019, sommet émotionnel de l'édition précédente, un soir de juin où près de 12 millions de personnes avaient allumé leur télé pour voir Amandine Henry délivrer les Bleues en prolongation.
Quatre ans plus tard, sans Amandine Henry blessée, sans prolongation et devant deux à trois fois moins de téléspectateurs, la France rêve du même dénouement.
Avec AFP