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Sports

Mondial-2022 : Timothy Weah, l'étoile américaine qui espère briller sans l'ombre de son père

PORTRAIT À 22 ans, Timothy Weah incarne parfaitement la jeunesse et la fougue de la sélection américaine, qui affronte samedi les Pays-Bas en 8es de finale du Mondial-2022. Fils de George Weah, attaquant star des années 1990, unique Ballon d'Or africain et désormais président du Liberia, Tim a su se frayer son chemin à l'ombre de cette figure imposante. Portrait. Comment se forger une carrière de footballeur et se faire un prénom quand on est le fils de l'un des meilleurs joueurs africain des années 1990 ? L'attaquant américain Timothy Weah, fils George, désormais président du Liberia, a déjà trouvé une façon de se démarquer : il participe - et marque - à la Coupe du Monde, ce que son illustre père n'a jamais eu l'occasion de faire. Mardi, après le match gagné par les États-Unis face à l'Iran (1-0), Timothy Weah, 22 ans, est tombé dans les bras de son père, président du Liberia, et accessoirement sacré Ballon d'Or en 1995, premier et unique joueur africain à recevoir la plus prestigieuse distinction individuelle du football. Immense attaquant, notamment au Paris-SG et à l'AC Milan dans les années 1990, George Weah n'a jamais pu qualifier son pays, le Liberia, pour la Coupe du monde. La jeune équipe des États-Unis, au sein de laquelle Tim Weah est titulaire depuis le début du tournoi, s'est qualifiée pour leshuitièmes de finale du Mondial-2022, et affrontera samedi les Pays-Bas. Enfant de la balle Né à New York, Tim Weah y joue en équipes de jeunes, ainsi qu'en Floride, jusqu'à son départ en Europe peu avant ses 15 ans. Il tape dans l'œil du Paris Saint-Germain en 2014, qui finit par l'engager chez les jeunes, où il brillera des U17 aux U19.  Son grand frère, George Weah Jr, a lui aussi connu une carrière de footballeur professionnel après sa formation au Milan AC, dans de modestes clubs européens, ou notamment avec la réserve du PSG. En 2017, Timothy signe un premier contrat professionnel de trois ans avec le PSG et fait ses début en Ligue 1 moins d'un an plus tard, et déclare alors être "fier de jouer pour [son] club de cœur". Après six apparitions (et deux buts) avec le pros du PSG, en manque de temps de jeu, il est prêté au Celtic Glasgow, en D1 écossaise. Depuis 2019, Tim Weah évolue à Lille, où après des débuts gâchés par des blessures récurrentes, il passe du statut de remplaçant à celui de titulaire plus régulier. Et il compte tout de même à son palmarès trois titres de champion de France (2018 et 2019 avec le PSG, 2021 avec Lille). Sélectionnable avec les États-Unis, le Liberia, la Jamaïque et la France, Timothy Weah a toujours évolué avec la Team USA, depuis les U15. Depuis ses débuts en équipe première en 2018, il a inscrit 4 buts en 26 sélections. "Une superbe sensation" Timothy Weah arrive au Mondial-2022 dans la peau d'un titulaire avec la Team USA et connaît la joie de marquer le premier but de son équipe au Qatar, lors du match nul face au pays de Galles (1-1). "C'est une superbe sensation. Je pense que mon père vit ce moment à travers moi. Je suis très heureux d'avoir marqué ce but pour ma famille et d'avoir pu aider l'équipe", avait-il alors déclaré. Il y a 12 ans, Tim Weah, alors âgé de 10 ans, assistait avec son père à la finale du Mondial-2010 et au couronnement de l'Espagne de Xavi et Iniesta. "Simplement voir ça, regarder tous mes joueurs favoris sur le terrain, c'était un rêve qui se réalisait", a-t-il raconté à l'AFP, peu avant le début du tournoi. "Alors me retrouver aujourd'hui dans cette position, c'est fou, quasiment irréel. J'imagine que parfois, dans notre situation, on ne réalise pas à quel point on est chanceux. Être ici, c'est un sentiment incroyable", avait-il ajouté. "Plus que du football" Mais l'attaquant a l'ambition de voir encore plus haut aux côtés de la dynamique sélection américaine qui, malgré son jeune âge et son manque d'expérience, ne part pas battue d'avance face aux Néerlandais. "Je pense que dans le football actuel, l'âge n'est qu'un chiffre. Certains des meilleurs joueurs du monde n'ont même pas 24 ans", a-t-il ainsi jugé. "Même si nous sommes jeunes, nous ne sommes pas du tout un groupe immature. Nous sommes un groupe de gars qui savent ce qu'ils veulent. Individuellement, nous avons chacun nos expériences et quand on se retrouve, chacun apporte son propre niveau de maturité à l'équipe", a-t-il ajouté. Cette maturité, il en a encore fait preuve après le match contre l'Iran, en rendant hommage sur Instagram à la "Team Melli". >> Reportage : des heurts entre supporters iraniens en marge du match Iran - États-Unis "Ça a toujours été plus que du football pour moi et je voulais juste saluer cette équipe merveilleuse, qui a montré tant de fierté et d'amour pour son pays et son peuple. Immense respect", a-t-il écrit. Buteur et leader, le jeune Weah a de qui tenir. >> "Le foot n'a aucun sens quand des enfants sont tués en Iran" : reportage auprès de supporters iraniens George, président et supporter Un leader dont la présence au Qatar fait beaucoup parler. Quand George Weah a quitté le Liberia fin octobre, ses compatriotes étaient loin d'imaginer qu'ils ne reverraient pas leur président avant une quarantaine de jours.  Les images du président dans les tribunes du Mondial ne sont pas bien passées auprès de tout le monde au Liberia, surtout quand la population se bat au quotidien contre la hausse des prix ou la pénurie de produits de première nécessité. L'opposition s'est emparée de cette absence prolongée, partagée entre Coupe du monde et sommets politiques. Elle a fait dire à l'un de ses adversaires, Joseph Boikai, que George Weah laissait le Liberia "en pilotage automatique". Entre son départ le 31 octobre et le 18 décembre, date annoncée de son retour, George Weah aura pris part à un forum sur le dialogue Nord-Sud au Maroc, à la COP 27en Égypte, à un forum sur la coopération internationale en France et à un autre sur le sport et la paix à Monaco, enfin à un sommet de dirigeants africains aux États-Unis. Et au milieu de cet agenda, une dizaine de jours au Qatar pour encourager son fils Timothy. Avec AFP

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