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Mondial-2023 : Sarina Wiegman, "Madame finale" de l'Angleterre, espère enfin un titre mondial

PORTRAIT En se qualifiant pour la finale de la Coupe du monde avec l’Angleterre, la Néerlandaise Sarina Wiegman est devenue la première sélectionneuse de l’histoire du football à atteindre ce stade de la compétition avec deux nations différentes. Avec déjà deux championnats d'Europe en poche (2017 et 2022), elle s'offre ainsi une nouvelle chance de décrocher le titre mondial après la finale perdue avec les Pays-Bas en 2019. La Néerlandaise Sarina Wiegman est la première sélectionneuse – hommes et femmes confondus – à se qualifier pour deux finales de Coupe du monde consécutives avec deux nations différentes (Pays-Bas puis Angleterre). Et de quatre ! En battant 3 à 1 l'Australie, Sarina Wiegman s'est qualifiée pour sa quatrième finale en autant de tournois majeurs où elle a officié. Reste désormais à décrocher, dimanche 20 août, le titre de championne du monde qui lui échappe encore, en battant l'Espagne. Victorieuse de l'Euro-2017 à la tête des Pays-Bas, puis du suivant (en 2022) comme coach des Lionesses, l'ancienne défenseuse internationale (une centaine de sélections entre 1987 et 2001) est une référence à son poste. Elle a manqué de peu la consécration suprême avec les "Oranje", en chutant en finale du Mondial-2019 contre les États-Unis (2-0) à Lyon. Débauchée en 2020 par l'Angleterre, où le football féminin prenait son envol en prévision du Championnat d'Europe organisé à domicile, Wiegman a transformé en machine à gagner une sélection jusque-là cantonnée aux places d'honneur : sous sa houlette, 32 matches sont remportés sur 38 matches disputés, dont l'Euro et la Finalissima, qui opposait les Lionesses aux Brésiliennes, championnes d'Amérique du Sud. Dans ce Mondial disputé en Australie et en Nouvelle-Zélande, même bousculée, pliée comme face à Haïti ou au Nigeria en huitièmes de finale, son Angleterre ne rompt jamais. Avec sa victoire en demi-finale, Sarina Wiegman est déjà entrée dans l’histoire du football. Elle est la première sélectionneuse (hommes et femmes confondus) qualifiée pour deux finales consécutives avec deux nations différentes. Flegme quasi britannique "Avoir la chance de se qualifier pour deux finales est vraiment spécial", a déclaré Sarina Wiegman en conférence de presse d’après-match. "Je ne prends jamais rien pour acquis, mais c’est comme si je vivais dans un conte de fées. C’est un parfum spécial." Des paroles qui laissent affleurer un brin d'émotion. Tout ce que n'est pas Sarina Wiegman sur un banc. La Néerlandaise est en effet davantage connue pour son impassibilité et son flegme – somme tout parfait pour coacher l'équipe anglaise – que pour ses envolées lyriques et ses démonstrations d'émotions. Une de ses joueuses a même plaisanté en conférence de presse que "non, elle n'était pas un robot". Ses méthodes et son génie tactique ont fait leurs preuves. L'ancienne prof d'EPS a bâti un socle défensif en acier pour porter l'Angleterre vers les sommets, en variant en Australie entre le 4-3-3 habituel et le 3-5-2, composant avec les blessures qui ont miné l'approche anglaise du Mondial. Les forfaits de Fran Kirby et Beth Mead ont laissé un vide. Mais la Néerlandaise prend note et s'adapte, comme lors de la suspension de Lauren James en quarts de finale, en maintenant sa confiance aux éléments à sa disposition. Et en faisant entrer son arme fatale, Chloe Kelly, au bon moment. "Dans ce Mondial, avec les blessures et maintenant la suspension de [Lauren] James, Wiegman en est certainement à son plan F ou G. Mais jusque-là, elle et l'Angleterre ont su gérer. L'équipe est toujours unie et elles croient dans leur capacité à résoudre la situation", a déclaré la championne d'Europe 2022 Ellen White, désormais retraitée, à la BBC. Une pionnière Dernière rescapée des douze sélectionneuses (sur 32 sélections) présentes au Mondial-2023, et forte de ses succès, elle est devenue l'un des visages de la féminisation du poste d'entraîneur, aux côtés de Jill Ellis (double championne du monde avec les États-Unis) ou de la Suédoise Pia Sundhage (États-Unis, Suède, Brésil). "Quand j'ai commencé à jouer au football, à six ans, nous n'étions pas autorisées à jouer, donc je jouais illégalement", s'est-elle souvenue auprès de la BBC avant la compétition, mesurant le chemin parcouru depuis ses débuts aux Pays-Bas. "Ce que nous espérons, c'est que cela s'équilibre dans le futur. On travaille là-dessus, au moins en Angleterre", a déclaré Wiegman. "D'autres pays travaillent également pour que plus de femmes participent au développement du jeu, pour qu'il y ait de plus en plus d'entraîneuses." Elle peut croire à la victoire finale : depuis 2012, Coupes du monde et Jeux olympiques ont été remportés par des nations entraînées par des femmes. Or, un homme, Jorge Vilda, sera assis dimanche sur le banc de l'Espagne.

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