Mondial-2022 : "Notre peuple n’est pas heureux", affirme le capitaine de l'équipe iranienne
Ehsan Hajsafi, défenseur de l'équipe de football d'Iran, s'exprime lors d'une conférence de presse à l'occasion de la Coupe du monde, au Qatar, le 20 novembre 2022.
L'équipe de football iranienne entame sa Coupe du monde contre l'Angleterre, lundi, au moment où le pays est toujours secoué par un vaste mouvement de protestation en réaction à la mort de Mahsa Amini.
L'équipe nationale d'Iran veut être "la voix" du peuple lors du Mondial-2022, a affirmé dimanche 20 novembre le défenseur et capitaine Ehsan Hajsafi, au moment où son pays est secoué par un soulèvement sans précédent, durement réprimé par le pouvoir.
"On doit accepter le fait que la situation du pays n'est pas bonne et que notre peuple n'est pas heureux, a déclaré le joueur de l'AEK Athènes à la veille de l'entrée en lice de l'Iran dans le tournoi contre l'Angleterre (groupe B). Tout le monde est mécontent. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas être la voix du peuple et ne pas le respecter."
"Tout ce que l'on a, on le doit à notre peuple et nous sommes ici pour travailler dur, combattre, avoir un bon comportement sur le terrain, marquer des buts et nous dévouer au peuple iranien. J'espère que la situation évoluera comme le souhaite le peuple et que tout le monde sera heureux", a-t-il ajouté.
Hajsafi a également adressé "ses condoléances aux familles des victimes", assurant être "à leurs côtés".
Soutien aux manifestations
L'Iran est le théâtre d'un mouvement de contestation déclenché le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.
Dénonçant des "émeutes" orchestrées par des forces étrangères, les autorités se sont lancées dans une répression meurtrière, qui a fait au moins 378 morts, selon un bilan diffusé samedi par l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège. Près de 15 000 personnes ont également été arrêtées, selon la même source.
Plusieurs joueurs de l'équipe nationale d'Iran ont exprimé leur soutien à ce soulèvement sur les réseaux sociaux, en arborant des bracelets noirs pendant les rencontres ou en refusant de chanter l'hymne national.
La star de la "Team Melli", Sardar Azmoun, avait ainsi fait parler de lui pour avoir, dans plusieurs messages sur les réseaux sociaux, exprimé son soutien au mouvement de protestation et dénoncé la répression dans son pays.
Après le match face à l'Angleterre, les Iraniens doivent affronter le pays de Galles le 25 novembre et les États-Unis le 29, dans une revanche du match historique entre ces deux pays lors du Mondial-1998.
Avec AFP