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Manifestation pro-palestinienne à Paris : "La France est complice d’Israël"

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés Place de la république à Paris en soutien au peuple palestinien, le 23 mai 2021. Au lendemain de manifestations qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes à travers la France, un nouveau rassemblement avait lieu, dimanche, place de la République à Paris à l’appel de plusieurs collectifs pro-palestiniens. Les manifestants ont notamment dénoncé l’attitude de la France, jugée trop conciliante avec le gouvernement de Benjamin Netanyahu. T-shirt “Free Palestine” et keffieh autour du cou, Thomas, est de toutes les manifestations de ces dernières semaines à Paris. "Cela faisait longtemps que l’on entendait plus parler de la cause palestinienne. Moi, je voudrais que l’on fasse des manifestations tous les week-ends! Il ne faut pas lâcher", lance le jeune homme de 24 ans. Autour de lui, des dizaines de drapeaux aux couleurs de la Palestine commencent à s’agiter sur une place de la République bouclée par les camions anti-émeute et les barrières de sécurité. "Netanyahu criminel", "Stop colonisation des territoires", peut-on lire sur une pancarte tandis qu’un peu plus loin, une jeune femme tient la photo d’une enfant palestinienne victime d’un bombardement. Parmi les manifestants, beaucoup ont également participé au rassemblement du week-end précédent, interdit par la préfecture de police de Paris par crainte de débordements. "Ça m’a dégoûté", s'insurge Frikia, 69 ans. "Dans tous les pays du monde, il y a eu des manifestations autorisées en soutien au peuple palestinien mais pas en France ? C’est quand même incroyable. Selon moi, la France est complice d’Israël." "On veut rompre le silence des pays occidentaux pour qu’ils viennent aider les Palestiniens. Macron ne dit rien, ce n’est pas normal", assure Sanah. "Netanyahu est soutenu par tout le monde", déplore également Thomas. "Par la France, les États-Unis mais aussi par certains pays arabes." "Le cessez-le-feu ? Je n’y crois pas trop"  Alors qu’un cessez-le-feu est entré en vigueur vendredi, après 11 jours de combats meurtriers entre Israël et le Hamas, les manifestants s’inquiètent d’une reprise des combats à Gaza. Cathy, 34 ans, venue de Meaux avec ses deux enfants, rappelle que d’autres trêves ont déjà volé en éclats lors des précédents conflits armés qui ont ravagé l’enclave sous blocus israélien. "Il y a toujours eu des cessez-le-feu mais cela a recommencé, donc je n’y crois pas trop personnellement", explique-t-elle. "Nous ne sommes pas contre les Israéliens mais contre l’État d’Israël qui veut s’accaparer la Palestine. Je comprends qu’il soit contre le Hamas mais il a tué beaucoup d’innocents". Quatre conflits ont opposé le Hamas et l’armée israélienne en moins de 13 ans : en 2009, en 2012, en 2014 et en 2021. "Les pays occidentaux condamnent les roquettes du Hamas mais le Hamas, ce n’est pas toute la Palestine ! L’armée israélienne a délibérément visé des civils", accuse également Frikia. "C’est injuste ce qui se passe là-bas", affirme Myriam, 20 ans. "Des enfants meurent, il faut que cela s’arrête", conclut la jeune femme en jetant un regard à son petit frère paisiblement endormi dans sa poussette. Au terme de 11 jours de conflit, au moins 260 personnes ont perdu la vie. Le ministère de la Santé à Gaza dénombre 230 victimes, pour plus de la moitié des femmes et des enfants, ainsi que 58 000 déplacés. On compte 12 morts côté israélien, dont un enfant, une adolescente et un soldat. L'ONU a appelé dimanche à une reconstruction à long terme de la bande de Gaza en réglant les "causes profondes" du conflit israélo-palestinien, afin de redonner "espoir" et éviter de nouvelles "destructions".

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