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Le vrai du faux. Le site internet français 20 Minutes a-t-il relayé de la propagande pro-russe ?

Le vrai du faux Joanna Yakin, Thomas Pontillon, Gérald Roux et Emilie Gautreau Du lundi au vendredi à 6h15, 7h34, 9h36 et 11h36 Un site Internet qui ressemblait à s'y méprendre à celui du quotidien en ligne 20minutes.fr a publié des articles de propagande pro-russe.  Ces dernières semaines, vous avez peut-être vu passer sur les réseaux sociaux des articles, apparemment publié sur le site du quotidien français en ligne 20 Minutes, qui relayait la propagande pro-russe. Mais attention ! Il s'agissait en réalité d'une usurpation d'identité : un site Internet qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau sauf que lui s'appelait "www.20minuts.com", sans e à minutes. On pouvait y lire des articles qui dénonçaient des violences commises par des soldats ukrainiens, de prétendus mensonges sur les céréales stockées par Kiev, ou encore une soit-disant corruption d'Ursula von der Leyen, la présidente de la Comission européenne. Ces articles font en fait partie d'une vaste opération de désinformation qui a touché 16 autres médias européens. Plus de 2 300 faux comptes et fausses pages sur les réseaux sociaux Beaucoup se trouvent en Allemagne. Les sites des grands quotidiens Der Spielgel, Bild, Süddeutsche Zeitung ont été clônés de la même manière. En Grande-Bretagne The Guardian a également été concerné tout comme l'agence Ansa en Italie. Mais cela ne s'arrête pas là. Les articles étaient ensuite relayés sur les réseaux sociaux par plus de 2 300 faux comptes et fausses pages dans diverses langues. Ainsi que par des publicités payantes. C'est Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram, qui a découvert la supercherie. C'est elle qui a démantelé ce réseau de désinformation qui aurait déboursé pas moins de 100 mille euros dans cette campagne. D'après la multinationale, ce serait donc l'opération de désinformation russe "la plus importante" et la plus "sophistiquée" depuis le début de la guerre en Ukraine. Pour déjouer cette campagne, Meta s'est appuyé sur le travail d'un laboratoire de recherche spécialisé dans le numérique : DFRLab. Ce labo a étudié ce qu'on appelle le nom de domaine des faux sites générés par le réseau. Pour créer un site Internet, il faut d'abord lui acheter un nom de domaine, par exemple : www.radiofrance.fr. Or, DFRLab a découvert un lien entre ces noms de domaine et la Russie puisque plusieurs d'entre eux étaient carrément hébergés dans le pays.

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