Maison de l'horreur dans le Pas-de-Calais : "j'aurais voulu qu'ils aillent en prison", un des enfants rescapés fond en larmes
Bryan, l'un des enfants maltraités de Noyelles-sous-Lens, était l'invité de Touche pas à mon poste ce mercredi 7 septembre. Le jeune homme a des confidences bouleversantes sur ses parents.
Tout a débuté le 30 août dernier lorsque Bryan, âgé de seulement 21 ans, a été mis à la porte par son père à la suite d'une violente dispute. Le jeune homme s'est immédiatement rendu au commissariat afin de porter plainte contre ses parents et de dénoncer les violences physiques et verbales dont il a fait l'objet, ainsi que ses frères et sœurs. Un signalement pris très au sérieux qui a débouchésur une histoire traumatisante. Ce mercredi 7 septembre, il était l'invité de Touche pas à mon poste et, sur le plateau de Cyril Hanouna, il a livré un témoignage bouleversant. Bryan a d'abord évoqué ses parents. "J'aurais aimé qu'ils sortent de chez eux pour aller en prison", a-t-il d'abord affirmé avant d'ajouter : "Ils sont chez eux aujourd'hui. Ils reçoivent des visites de leur famille, comme si rien ne s'était passé". Une situation que le jeune homme déplore. "J'aurais aimé qu'ils ne sortent pas de garde à vue, qu'ils soient directement emmenés en prison mais non", ajoute-t-il, très bouleversé. Ce qui le choque plus particulièrement ? La peine encourue par ses parents. "2 ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende, en sachant qu'ils ne paieront pas puisqu'ils ne sont pas redevables... On veut juste les voir souffrir, pas autant que nous parce que ce n'est pas possible", a-t-il indiqué avant d'ajouter qu'il a vécu "13 ans de torture".
Sur le plateau de Cyril Hanouna, le jeune hommelivre un témoignage bouleversant. "Je n'ai pas été celui qui a pris le plus de coups mais ovir mes frères et soeurs être victimes de tout ça, c'est une torture", assure-t-il. "Pour moi, deux ans de prison, ce n'est pas suffisant. On sait qu'ils vont avoir six mois de sursis et peut-être des travaux d'intérêt général ?", poursuit-il avant d'évoquer les propos tenus par le procureur qui a expliqué que le terme "maison de l'horreur" est un peu trop fort. "Il ne souhaite pas parler de torture mais je ne pense pas que ce monsieur ait vécu le quart de ce qu'on a vécu. Je ne pense pas qu'il aurait le courage d'accepter tout ça et de témoigner aujourd'hui", a affirmé Bryan. Concernant les atrocités qu'il a vécues, le jeune homme poursuit : "C'était tellement bien organisé. Tout se faisait lorsque la porte était fermée". Une situation compliquée pour lui qui déclare que, même s'il a aimé ses parents un jour, il ne leur porte "plus aucun amour, seulement de la tristesse et de la haine. Après ce qu'ils ont fait, aucune excuse, aucun remord", précise-t-il avant de fondre en larmes. Si Bryan a mis longtemps avant de sortir du silence, c'est parce qu'il avait espoir que les choses changent. "Le combat que je mène, c'est pour sauver mes frères et sœurs. Vouloir ses parents en prison, je ne pense pas qu'un enfant verra ça un jour. J'ai toujours espéré que ça change mais il fallait agir car, malgré l'espoir, rien ne bougeait", a-t-il conclu.
Bryan, rescapé de la "maison de l'horreur" : est-il bien entouré aujourd'hui ?
Le témoignage de Bryan est houleux et le jeune homme peut compter sur le soutien de Justine, sa compagne avec laquelle il a une petite fille de vingt mois. Face à Cyril Hanouna, la jeune femme a pris la parole et a évoquéles atrocités dont ont été victimes Bryan et ses frères et soeurs. "J'étais au courant parce qu'il m'en parlait mais je l'ai vu de moi même", a-t-elle d'abord expliqué. "Au début de notre relation, je ne voyais pas parce qu'il se cachait très bien mais une fois que j'étais chez moi et qu'on était au téléphone, j'entendais des insultes. Petit à petit ça s'est dégradé", a-t-elle poursuivi avant d'évoquer des "violences physiques mais aussi psychologiques". Présente pour Bryan, elle est son premier soutien mais Justine assure toutefois que cette situation est très compliquée. "C'est un combat au quotidien car au moins 3 à 5 fois par jour, il s'effondre. J'essaie d'être là comme je peux, de le mener vers le haut dans ce combat", a-t-elle affirmé. Le jeune homme n'a pas l'intention de baisser les bras et il va se battre jusqu'au bout pour que le reste de sa famille soit en sécurité.