Leur maison squattée, un couple de retraités contraints de vivre dans leur camping-car
A Marseille, la locataire d'un couple de retraités refuse de quitter le logement qu'elle occupe. Les propriétaires sont donc contraints de vivre dans un camping-car depuis deux ans.
À leur retraite, Pierre et Maryse Garcia souhaitaient faire un long voyage en camping-car. Ils mettent l'appartement qu'ils possèdent à Marseille en location et prennent la route. Mais leur projet est contrarié, en 2020, à cause de l'épidémie de coronavirus. "On demande alors à notre locataire de quitter l'appartement. Elle refuse et cela fait deux ans et demi que la situation dure", explique le retraité à France 3. "Les propriétaires adressent ce qui s'appelle un 'congé pour reprise' à leur locataire, afin de récupérer leur logement pour y vivre. Ce congé a largement été adressé dans les délais imposés par la loi, pour laisser le temps à la locataire de trouver un logement", explique l'avocat du couple de retraités. La locataire devait quitter les lieux en février 2021, mais elle ne l'a toujours pas fait.
Depuis Pierre Garcia et sa femme sont contraints de loger dans leur camping-car. Ils multiplient les démarches pour tenter de récupérer leur logement. Un juge est saisi et une expulsion est ordonnéeen mai dernier. Cependant, la locataire est toujours dans les murs. "Notre locataire devait quitter le logement au 14 septembre dernier. Mais nous ne pouvons pas l'expulser comme ça, il faut la signature de la préfecture...", souligne Pierre Garcia. Et avec la trêve hivernale qui approche, le préfet est en droit de refuser une expulsion. "Mes clients sont victimes de cette situation, ils sont affectés médicalement et vivent dans des conditions inadaptées à leur état de santé", insiste Maître Axel Poulain face à cette situation révoltante.
"Le combat se mène sur la place publique"
Pour gagner leur combat, et face à l'immobilisme de l'application de droit, Pierre et Maryse Garcia ont décidé de se tourner vers les médias. "La justice nous a donné toutes les cartes en main, nous avons gagné un procès. Il ne manque plus que la signature de la Préfecture pour l'éviction de notre locataire. Alors maintenant, le combat se mène sur la place publique", avance le retraité. Selon la préfecture, le dossier serait suivi de près : "La réquisition est donc instruite par les services compétents de la préfecture aux fins de pouvoir accorder un concours de la force publique en vue d'une expulsion dès que possible", explique-t-elle dans un communiqué.