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Sports

Les sportifs doivent-ils faire de la politique ? Le clash entre LeBron James et Zlatan

La semaine passée, la superstar du football Zlatan Ibrahimovic a critiqué LeBron James pour son engagement politique. La quadruple champion de NBA lui a répondu sèchement. En creux, deux visions du statut de sportif de haut niveau. Les célébrités doivent-elles profiter de leur statut pour faire avancer les luttes sociales ou doivent-ils rester dans leur couloir, en l'occurrence leur carré vert ou leur parquet ? Le débat n'est pas nouveau dans le monde du sport et un clash inattendu par interviews interposées entre le footballeur du Milan AC Zlatan Ibrahimovic et le basketteur des Lakers LeBron James vient de le raviver. Zlatan : "Le sportif en dehors de la politique" Le géant suédois a ouvert les hostilités le 25 février. Dans une interview accordée à l'UEFA pour Discovery+ en Suède, il a déclaré ne pas "faire de politique" et a reproché à LeBron James son activisme en dehors des parquets. "LeBron James est phénoménal dans ce qu'il fait. Mais je n'aime pas quand des gens avec un certain statut font de la politique en même temps", a déclaré "Ibra". "Je ne fais pas de politique [...] C'est la première erreur que font les gens lorsqu'ils deviennent célèbres et qu'ils acquièrent un certain statut. Restez en dehors de ça. Contentez-vous de faire ce que vous faites le mieux. Le reste, ça ne me semble pas bon", a expliqué le buteur de 38 ans. LeBron James : "Ma voix est puissante" En conférence de presse après la victoire des Los Angeles Lakers 102-93 contre les Portland Trail Blazers vendredi 26 février, LeBron James a répondu au footballeur : "Au bout du compte, je ne me tairais jamais sur les choses qui ne vont pas. Je m'engage en faveur de mon peuple, pour l'égalité, pour l'égalité aussi en matière d'accès au vote, je m'engage contre l'injustice sociale et le racisme", a déclaré la superstar de la NBA. "Il n'est pas question que je me contente de faire du sport. Je sais à quel point ma voix est puissante." Mais pour James, en tant que sportif, il ne suffit pas de gagner des titres : il est tout aussi gratifiant d'inspirer et de responsabiliser les gens, ainsi que de rassembler les Américains. "Pendant longtemps, on s'est entendu dire qu'en tant que sportifs, on devait être reconnaissants de pouvoir lancer une balle, dribbler un ballon, frapper avec une batte de baseball. On nous disait qu'on n'était pas capable ni autorisé à parler d'autre chose. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Et ce ne sera plus le cas pendant un long moment", a martelé le quadruple champion de NBA. Caritatif contre activisme ? Ses propos font écho au "Shut up and dribble" ("Tais-toi et dribble") que lui avait lancé en 2018 la présentatrice conservatrice de Fox News Laura Ingraham à propos de ses engagements. LeBron James a aussi rappelé à Zlatan dans sa réponse qu'il ne comprenait pas ces reproches car Zlatan lui-même s'était exprimé sur le racisme latent dont il était victime en Suède. "Si un autre joueur suédois faisait les mêmes erreurs que moi, ils (les médias) le défendraient. Quand c'est moi, ils ne me défendent pas. (...) C'est une histoire de racisme. Je ne dis pas que c'est du racisme affirmé, mais du racisme latent", expliquait-il. Zlatan, malgré ses déclarations tapageuses, n'est cependant pas sans cœur et sait aussi s'engager pour des causes. Selon Le Parisien, il donne plusieurs millions d'euros à des œuvres caritatives chaque année. Et il donne souvent de sa personne, que ce soit en enregistrant des vidéos destinés à des enfants malades ou en exhibant dans un match officiel opposant le PSG au stade Malherbe de Caen, le torse bardé de tatouages éphémères à l'occasion d'une opération menée avec le Programme alimentaire mondial (PAM) afin de sensibiliser l'opinion publique à la lutte contre la faim du monde. Le tout sans pour autant franchir la barrière de l'activisme. Une position loin d'être aberrante à l'aune de l'histoire du sport. Considéré comme le plus grand basketteur de tous les temps, Michael Jordan n'a jamais voulu s'engager publiquement pour des causes et des politiques. "Je félicite Mohamed Ali d'avoir défendu ses convictions", explique-t-il dans le documentaire "The Last Dance" sur Netflix. "Je ne me suis jamais considéré comme un activiste. Je me considérais comme un basketteur. Je me concentrais sur mon métier. Était-ce égoïste ? Probablement. Mais c'est là que mon énergie était." >> À lire aussi : Ligue des champions : Demba Ba, un habitué du tacle antiraciste Cependant, il semble ces dernières années que les sportifs soient de moins en moins frileux à s'engager sur des sujets leur tenant à cœur. Antoine Griezmann a ainsi rompu son partenariat avec la marque chinoise Huawei en soutien aux Ouïghours. Et lui, comme son comparse Kylian Mbappé, ou encore Benjamin Mendy se sont exprimés sur les violences policières. La parole politique se libère chez les sportifs.

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