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Les agriculteurs musclent leur mouvement pour faire pression sur le gouvernement

Les protestations des agriculteurs français soutenus par la FNSEA, le premier syndicat du pays, s'étendent mercredi à toute la France pour exiger des "décisions concrètes". De multiples ronds-points, péages et bretelles d'autoroutes seront occupés, et des opérations escargots sont prévues sur les routes du pays.  Des agriculteurs bloquent l'autoroute A62 pour protester contre la fiscalité et la baisse des revenus, près d'Agen, le 23 janvier 2024. La colère des agriculteurs français ne faiblit pas. Leur mobilisation se poursuit, mercredi 24 janvier, en France avec des barrages routiers pour faire pression sur le gouvernement de Gabriel Attal. "On est parti pour la journée, pour la nuit... tant que des mesures concrètes ne sont pas annoncées", annonçait mardi Thierry Sénéclauze, agriculteur dans la Drôme, dénonçant "les normes toxiques et bolchéviques". Jachère, pesticides, normes environnementales, autorisations administratives, prix du gazole... Les cultivateurs et éleveurs français n'ont pas tous les mêmes demandes, mais partagent un même malaise sur leur avenir, écartelés entre leur désir de produire et d'exporter, et la nécessité d'intégrer des contraintes environnementales pour réduire leur impact sur la biodiversité et le climat. Démarré jeudi dernier en Occitanie par un blocage d'autoroute qui se poursuit encore, le mouvement, soutenu par la FNSEA, le premier syndicat agricole du pays, s'étend dans la région et dans toute la France. "Les actions vont s'amplifier" mercredi, a promis mardi soir sur TF1 son président, Arnaud Rousseau. Après la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs reçus lundi, la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, et la Confédération paysanne, troisième, sont sortis mardi soir du bureau de Gabriel Attal sans appeler à lever les blocages. La Coordination rurale a jugé l'échange "constructif" tandis que la Confédération paysanne a parlé de propositions "insuffisantes". Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, reçu lundi par Gabriel Attal, avait indiqué qu'il n'y aurait "pas de levée des actions" menées par les agriculteurs tant qu'il n'y aurait "pas de décisions concrètes" de l'exécutif. Routes quadrillées de blocages Un blocage de la rocade de Bordeaux ainsi que des accès aux autoroutes A89 et A10 est prévu. L'A4 sera aussi bloquée aux alentours de Strasbourg à partir de la mi-journée tandis que les Jeunes Agriculteurs prévoient de bâcher les radars de Moselle (hors autoroute). Des tracteurs sont également attendus sur d'autres routes de France, comme à Bayonne et Pau (A63 et A64), autour de Lyon (M6, A47), sur l'A7 de Orange à Montélimar, entre Valence et Grenoble (A49), entre Saint-Amand-Montrond et Bourges (A71), sur la rocade d'Orléans, et sur ou aux abords de nombreuses voies rapides de Bretagne (notamment la RN12). À Agen, la Coordination rurale bloque l'A62 et menace de faire "tomber" les grilles de la préfecture, déjà copieusement arrosées de lisier mardi. Dans les Hauts-de-France, les agriculteurs  comptent poursuivre le barrage filtrant mis en place sur un péage de l'A29 près d'Amiens (Somme), et organiser de nouvelles manifestations dans l'Aisne et le Pas-de-Calais notamment, où selon la préfecture de région, "l'accès aux différentes plateformes transmanche est susceptible d'être perturbé" – tunnel sous la Manche et port desservant l'Angleterre. De multiples ronds-points, péages ou bretelles d'autoroutes seront occupés, sans compter des opérations escargots, comme à Angoulême mardi, ou deux péages rendus gratuits sur l'A83 en Vendée. Contestation européenne Mais comment résoudre rapidement les problèmes du monde agricole, alors que ceux-ci sont aussi profondément enracinés ? Assailli de questions à l'Assemblée mardi, le Premier ministre a évoqué les mesures qui pourraient arriver rapidement, notamment concernant la rémunération des agriculteurs par les industriels et les grandes surfaces, censée être sanctuarisée par la loi dite Egalim. Les négociations commerciales annuelles se termineront le 31 janvier. Il a aussi promis de répondre à la demande de simplification administrative, les exploitants, et surtout les éleveurs, devant remplir chaque jour de nombreux documents. Les demandes de subventions et d'aides après des calamités naturelles prendraient également trop de temps à recevoir une réponse, se plaignent les agriculteurs. Les autres grands pays agricoles européens sont confrontés à des mouvements similaires, si bien que le sujet agite aussi Bruxelles. La Commission européenne réunira jeudi organisations agricoles, secteur agro-alimentaire, ONG et experts pour tenter de calmer le jeu et persuader de l'intérêt de réconcilier transition écologique et agriculture. Avec AFP

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