Le rendez-vous du Particulier. Le démarchage
Avec Le Particulier, le mensuel du groupe Le Figaro, nous allons essayer de mieux combattre une pratique très agaçante de certaines entreprises: le démarchage. On a parfois l'impression que ça vire au harcèlement. Renaud Bernard y consacre un dossier ce mois-ci, "Comment en finir avec le démarchage commercial ?". Nous allons faire la liste des situations dans lesquelles on se retrouve parfois.
franceinfo : Commençons par le téléphone. On peut interdire ces coups de fil. Comment faire ?
Renaud Bernard : Pour faire cesser les appels commerciaux indésirables, il faut s’inscrire sur Bloctel, la liste d’opposition au démarchage téléphonique. Il suffit de remplir un formulaire sur le site bloctel.gouv.fr, en indiquant jusqu’à 8 numéros de téléphone (mobile et fixe) sur lesquels vous désirez empêcher les sollicitations commerciales. Et si malgré votre inscription, certains professionnels persistent à vous contacter, vous pouvez déposer une réclamation à partir de votre compte personnel, toujours sur le site de Bloctel.
Les sollicitations par SMS, on peut aussi les bloquer...
Effectivement, et c’est assez simple. Il suffit d’envoyer le mot STOP par SMS à l’expéditeur ou au numéro prévu à cet effet, dans le message reçu. Autre possibilité, votre téléphone permet également de bloquer le correspondant. Par exemple, pour les appareils de marque Apple, vous sélectionnez le numéro que vous souhaitez court-circuiter. Vous cliquez sur l’icône "Infos" (à deux reprises), puis vous sélectionnez "Bloquer ce correspondant".
En revanche, il faut éviter de répondre directement aux SMS, ça peut être une arnaque ?
Certains SMS sont des spams, c’est-à-dire des prospections directes utilisant vos coordonnées personnelles alors que vous n’avez pas donné votre accord pour recevoir ces messages. Ils peuvent être des sollicitations commerciales non souhaitées sans trop de gravité, hormis le fait d’être quotidiennement harcelé. Ce qui peut agacer à la longue.
Mais ils peuvent être également des arnaques et là, attention, les désagréments vont plus loin que de simples sollicitations intempestives. Il faut donc être vigilant. Par exemple, certains SMS, expédiés par des inconnus, vous incitent à rappeler un numéro surtaxé, prétextant un gain ou un colis en attente. Si vous en recevez ou si vous avez le moindre doute sur l’expéditeur, ne répondez pas et signalez le numéro sur la plateforme 33700.
Et par mail, il y a bien sûr la possibilité de classer les expéditeurs dans "courrier indésirable", mais il y a d'autres options pour interdire que ces mails soient envoyés. Lesquelles ?
S’il s’agit de mails publicitaires que vous recevez après avoir communiqué vos coordonnées personnelles, à la suite d’un achat par exemple, ce n’est pas parce que vous avez accepté de recevoir des offres commerciales à ce moment-là, que votre choix est définitif.
Sachez que chaque mail publicitaire doit vous offrir la possibilité de ne plus recevoir de relance, généralement en cliquant sur un lien de désinscription, dans le message lui-même. En revanche, s’il s’agit d’un spam abusif, faites, dans ce cas-là, un signalement du mail à l’association Signal Spam sur le site portant le même nom.
Sur nos bonnes vieilles boîtes aux lettres, on peut coller un autocollant "stop pub" mais si jamais ça ne suffit pas, il y a une démarche supplémentaire pour protester ?
Tout à fait. Le syndicat de la distribution directe met à disposition de tous ceux qui continuent de recevoir des prospectus malgré leur autocollant STOP PUB, un formulaire de signalement en ligne (vous le trouverez sur le site respect-stop-pub.fr).
Gardez à l’esprit que ce dispositif ne concerne que les prospectus publicitaires non adressés. Pour les publicités qui vous sont adressées personnellement, vous devez, pour ne plus les recevoir, vous inscrire par courrier sur la liste Robinson détenue par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad).
Que risquent les entreprises qui continuent de nous solliciter alors qu'on leur interdit de le faire ?
La sanction est principalement pécuniaire. Si on prend l’exemple des professionnels qui pratiquent le démarchage téléphonique malgré l’inscription sur la liste Bloctel, ils risquent une amende pouvant atteindre 375 000 euros. D’ailleurs, une amende record de plus de 366 000 euros a été prononcée en mars dernier, à l’encontre d’une société qui n’avait pas respecté l’interdiction de démarchage téléphonique dans le secteur de la rénovation énergétique.