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Insolite et Faits divers

Le père d'Estelle Mouzin espère la création rapide d'un pôle de juges spécialisés dans les "cold cases"

Estelle Mouzin a été enlevée à l’âge de 9 ans par Michel Fourniret le 9 janvier 2003 dans cette commune de Seine-et-Marne. Son père, Éric, s’inquiète du départ de la juge d’instruction chargée de l’affaire depuis 2019, pour des raisons "d’organisation de carrière". Ce samedi 8 janvier, une traditionnelle marche silencieuse en hommage à Estelle Mouzin aura lieu à Guermantes, à partir de 15h45, au départ de la place du Temps perdu de la commune. Une conférence de presse est prévue après cette marche silencieuse. Une marche qui a lieu dans un contexte de forte inquiétude du père d'Estelle Mouzin. Ce dernier a écrit une lettre adressée au ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti mercredi 5 janvier. Il s'émeut en effet du départ, le 31 décembre dernier et "sans la moindre information préalable", de la juge d’instruction chargée de l’affaire depuis 2019, pour des raisons "d’organisation de carrière". Ce départ, selon Éric Mouzin, "laisse augurer un nouveau gâchis". D'après les informations de franceinfo, la nouvelle magistrate qui a repris le dossier attend la création du pôle "coldcase" (les affaires non-résolues, ndlr), prévue par la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire promulguée le 23 décembre dernier.   Sabine Khéris était la doyenne des juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris. Un poste qu'elle occupait depuis janvier 2012. Elle ne pouvait plus occuper cette fonction, touchée par la limite de dix années à un même poste. C'est elle qui avait relancé l’affaire Estelle Mouzin en reprenant le dossier en 2019. En mars 2020, le tueur en série Michel Fourniret avait fini par avouer être responsable de la mort de la petite fille. "Risque d'une instruction calamiteuse" Selon Éric Mouzin, l’arrivée d’une nouvelle magistrate pour suivre ce long et fastidieux dossier fait peser le "risque d’une instruction calamiteuse", alors que Sabine Khéris avait "su établir un lien avec la personne mise en examen, Monique Olivier", ex-compagne du tueur en série Michel Fourniret, mort en mai dernier.    Éric Mouzin craint enfin "une perte d’information dans le traitement des investigations en cours", ainsi que le "démantèlement d’une équipe compétente et efficace". Le père d'Estelle Mouzin attend d'Éric Dupond-Moretti que la création du pôle "coldcase" rentre rapidement en vigueur. "Il me semble inutile d’insister sur l’urgence à agir", termine-t-il dans sa lettre au garde des Sceaux. Huit campagnes de fouille Début décembre, Monique Olivier, qui est désormais la seule à pouvoir aider à résoudre les énigmes laissées par son ex-mari, décédé en mai à l'âge de 79 ans, a été une nouvelle fois entendue. En avril dernier, Monique Olivier avait fini par avouer avoir accompagné son ex-mari le 11 janvier 2003 dans un bois des Ardennes pour qu'il enfouisse le corps.   Depuis juin 2020, Mme Khéris y a organisé huit campagnes de fouilles pour tenter, en présence parfois de l'ex-épouse du tueur en série, de retrouver le corps de la fillette, mais sans succès. Alors que deux enquêtes, de 1994 à 1998 puis de 2004 à 2009, avaient abouti à des non-lieux, les investigations ont été relancées en 2018 après des rapprochements établis entre les traces ADN issues de composés organiques trouvés dans la camionnette de Michel Fourniret et l'ADN de la mère de Lydie Logé.

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