Le gouvernement français se dit prêt à envisager l'autonomie de la Corse
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé au journal Corse Matin que le gouvernement français était "prêt à aller jusqu'à l'autonomie" de la Corse où il doit se rendre mercredi. Il pose comme condition préalable la fin des violences qui secouent l'île depuis deux semaines.
Le gouvernement français est prêt à envisager une forme d'autonomie pour la Corse, dit le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dans une interview dont des extraits ont été publiés mardi 15 mars sur le site de Corse Matin à la veille de son arrivée dans l'île secouée par des violences depuis deux semaines.
C'est la première fois qu'un représentant du gouvernement français entrouvre la porte à cette revendication de longue date des nationalistes corses.
Paris est "prêt à aller jusqu'à l'autonomie. Après, la question est de savoir ce qu'est cette autonomie. Il faut qu'on en discute", a déclaré le ministre de l'Intérieur, auquel le président Emmanuel Macron a récemment confié ce dossier, selon les propos rapportés par Corse Matin.
Tout en se disant ouvert à une "discussion sans précédent autour de la question institutionnelle", Gérald Darmanin pose comme condition préalable la fin des violences qui ont fait des dizaines de blessés parmi les forces de l'ordre depuis la tentative d'assassinat du militant indépendantiste Yvan Colonna dans la prison d'Arles.
Promesse de "vérité sur ce qui est arrivé à Yvan Colonna"
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Érignac à Ajaccio en 1998, Yvan Colonna se trouve en état de mort cérébrale à la suite de cette agression commise par un codétenu jihadiste.
"Il y a une responsabilité de l'État en tant que protecteur des personnes qui sont sous sa responsabilité, en l'occurrence des prisonniers", dit Gérald Darmanin en promettant "la vérité sur ce qui est arrivé à Yvan Colonna".
"Il ne peut pas y avoir de dialogue sincère en démocratie sous la pression des bombes agricoles et la présence, ou l'omniprésence, des forces de l'ordre", prévient toutefois le ministre de l'Intérieur alors que des manifestants souvent très jeunes se sont livrés à de nombreux débordements ces deux dernières semaines.
Avec AFP