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La France rabote sa prévision de croissance et promet 10 milliards d’euros d'économies

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a abaissé dimanche de 1,4 % à 1 % la prévision de croissance du Produit intérieur brut de la France pour l'année 2024. Invité sur TF1, il a également annoncé 10 milliards d’euros d'économies sur les dépenses de l'État. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, livre un discours à l'Agence internationale de l'énergie à Paris, le 13 février 2024. La croissance économique française sera moins vigoureuse qu'espéré en 2024, avec une prévision ramenée à 1 %, a annoncé dimanche 18 février le ministre de l'Économie Bruno Le Maire en dévoilant 10 milliards d'économies "immédiates" pour tenir les ambitions de réduction du déficit.  Cette prévision de croissance "tient compte du nouveau contexte géopolitique", a expliqué le ministre de l'Économie sur TF1, évoquant la guerre en Ukraine, le Moyen-Orient, le "ralentissement économique très marqué en Chine" et "une récession en 2023 en Allemagne". Face à des recettes fiscales plus faibles qu'attendu et pour respecter ses objectifs budgétaires d'un déficit public à 4,4 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2024 (contre 4,9 % anticipés pour 2023) l'État fera "un effort immédiat de 10 milliards d'euros d'économies", a expliqué Bruno Le Maire. "Ce n'est pas la Sécurité sociale qu'on va toucher, ce n'est pas les collectivités locales qu'on va toucher", a martelé le ministre. Les économies ne devraient pas nécessiter de nouvelle loi mais "nous nous gardons aussi la possibilité" d'un "budget rectificatif à l'été en fonction des circonstances économiques et en fonction de la situation géopolitique, en particulier l'évolution de la guerre en Ukraine", a également noté Bruno Le Maire. La moitié des économies, soit cinq milliards d'euros, devront être trouvées sur le budget de fonctionnement "de tous les ministères", a expliqué Bruno Le Maire, par exemple sur les dépenses d'énergie ou les achats. Le gouvernement va également "réduire de près d'un milliard d'euros" l'aide publique au développement et abaisser d'un autre milliard d'euros l'enveloppe de l'aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov'. "On avait annoncé une enveloppe supplémentaire de 1,6 milliard de 2023 à 2024" et "il y aura toujours une augmentation de 600 millions, mais nous récupérons 1 milliard", a noté le ministre. Le budget consacré à la Transition écologique réduit Une "troisième série d'économies", d'un milliard d'euros au total, portera sur "les opérateurs de l'État", selon Bruno Le Maire qui a évoqué notamment l'Agence nationale de la cohésion des territoires, Business France, France compétences ou encore le Centre national d'études spatiales. Le ministre "a choisi l'injustice", a réagi Anne Bringault, directrice des programmes au Réseau Action Climat, dénonçant des "économies sur le dos des plus vulnérables", sur l'aide publique au développement et le soutien à la rénovation thermique. "Le climat et le pouvoir d'achat seront les perdants", affirme-t-elle. La hausse du budget consacré à la Transition écologique est ramené de 10 milliards à 8,6 milliards, a précisé le ministre Christophe Béchu dans un communiqué, vantant "une hausse sans précédent" de son budget. La hausse du Fonds vert "initialement prévu à 500 millions d'euros, sera limitée à 100 millions d'euros", a précisé son cabinet. L'idée d'une hausse des impôts repoussée Après 0,9 % de croissance en 2023, le gouvernement avait auparavant prévu une hausse de 1,4 % du PIB cette année. Il s'aligne désormais sur les estimations d'autres institutions : la Banque de France table sur une croissance "proche de 0,9 %", le Fonds monétaire international prévoit 1 % et l'OCDE 0,6 %. C'est pourtant sur cette perspective d'une économie plus vigoureuse que se base le budget de l'année en cours. Car plutôt que des hausses d'impôts, l'exécutif tablait sur un surplus d'activité ainsi que des économies considérables pour réduire une dette de plus de 3 000 milliards d'euros, dans la perspective de ramener le déficit sous la limite européenne de 3 % en 2027. "Nous n'augmenterons pas les impôts", a insisté Bruno Le Maire et "nous maintiendrons la baisse d'impôt" annoncée pour les classes moyennes. "Les économies annoncées permettront de tenir notre trajectoire de désendettement" a réagi Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale. Avec AFP

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