La cabane de l'angoisse : un homme fait vivre un calvaire à sa femme et ses deux enfants à l'abri des regards
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Sa compagne a révélé avoir subi des violences.
"Il ne supportait plus de vivre dans l'appartement, a-t-elle expliqué. Je l'ai suivi dans les marais, car j'avais peur de lui, peur pour mes enfants."
Mardi 27 décembre 2022, un Isérois de 46 ans a été lourdement condamné après avoir forcé sa compagne et leurs deux jeunes enfants à vivre dans un logement isolé et insalubre.
Le calvaire aura duré deux ans. Mardi 27 décembre 2022, un Isérois de 46 ans a été condamné à trois ans d'emprisonnement, dont dix-huit mois avec sursis, pour violences conjugales et maltraitance envers sa compagne et leurs deux enfants de 16 et 3 mois. Selon Le Dauphiné Libéré, Walter Durand forçait sa famille à vivre, depuis deux ans, dans les marais de Pont-de-Beauvoisin. "Une cabane en bois, insalubre, sans eau courante, avec des câbles électriques non-isolés et alimentés par un groupe électrogène", décrivent les enquêteurs auprès de nos confrères. Le pot aux roses a été découvert jeudi 22 décembre, après plusieurs signalements au procureur de la République.
Appelée à la barre, sa compagne a révélé avoir subi des violences physiques et morales de la part de son mari, qui buvait souvent trop. Sous emprise, elle affirme ne pas avoir eu d'autre choix que de le suivre dans les marais. "Il ne supportait plus de vivre dans l'appartement, a-t-elle expliqué. Je l'ai suivi dans les marais, car j'avais peur de lui, peur pour mes enfants. Alors que j'ai fait le maximum pour lui, les papiers, les rendez-vous, l'amener au travail." Le principal intéressé, lui, se défend d'avoir exercé une quelconque pression sur sa compagne : "J'aime bien vivre avec la nature. C'était mon choix au départ et elle m'a suivi. Je ne l'ai jamais obligé à rester." Néanmoins, il reconnaît : "Ce n'est pas génial pour les enfants."
L'aîné victime de troubles du comportement
"Pas génial", un doux euphémisme que l'accusation a vivement dénoncé. Selon l'aide sociale à l'enfance (ASE), à qui ont été confiés les deux enfants après l'interpellation de leur père, l'aîné présenterait des troubles du comportement. Ceux-ci seraient notamment liés aux violences conjugales dont il était témoin au "domicile" familial.
Lors des réquisitions, le ministère public a dénoncé "une accumulation de violences, dans un contexte d'emprise et des conditions de vie inadmissibles", tandis que la défense a mis en avant "un dossier de la misère sociale". En plus de sa peine de prison, le père de famille s'est vu retirer son autorité parentale. Il a désormais interdiction d'entrer en contact avec sa compagne et ses enfants et a l'obligation de travailler et de suivre une thérapie pour soigner son alcoolisme.