L’incendie d’OVH pose la question de la vulnérabilité de certains centres de données
Selon l’entreprise spécialisée Netcraft, plus de 3,5 millions de sites web ont été victimes du sinistre survenu dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 mars dans le centre de données numéro deux de la société OVH à Strasbourg. La liste est interminable : site de l’aéroport de Strasbourg, du parti politique UPR, du Centre Pompidou à Paris, des clubs de sports, des salles de gym ou encore des ENT (Environnement Numérique de Travail) de l’Éducation nationale, etc. Il y a aussi des services de cloud, des messageries e-mails, des noms de domaine, des fichiers de données qui sont touchés également.
OVH est en effet le plus gros hébergeur français. On estime qu’il héberge environ les deux tiers des sites français. C’est aussi une pépite européenne et beaucoup d’entreprises ou administrations françaises le choisissent parce qu’il s’agit d’un acteur national. Pourquoi certains sites sont-ils revenus plus vite que d’autres ? Parce qu’il y a ceux qui avaient des serveurs de secours ou des sauvegardes, et ceux qui n’en n’avaient pas, comme, par exemple, le jeu vidéo à la mode Rust, dont les données européennes seraient perdues.
Il y a toujours des risques industriels
Ce genre d’incident rappelle que le cloud informatique n’est pas virtuel mais bien réel. Il se matérialise dans des infrastructures vulnérables. En principe, les centres de données sont bien protégés mais il y a toujours des risques industriels. Il existe, dans le monde, des centres de données hypersécurisés, enfouis sous terre ou sous des montagnes, mais qui sont réservés à des données stratégiques, économiques ou militaires.
Il y a aussi une réalité propre au numérique qui est la concentration des données. Un site web n’est rien d’autre qu’un petit bout de disque dur et un entrepôt de 500 m² peut donc stocker des millions de sites qu’un incendie peut balayer d’un coup. Cette affaire contribuera peut-être à faire prendre conscience de la nécessité des systèmes de sécurité et de sauvegarde qui, évidemment, représentent un coût supplémentaire pour les diffuseurs de contenus.